Retraite à l’étranger plus de 6 mois : nouvelle loi

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  • Article written by Mickaël ZONTA
  • President, Investissement-Locatif.com
Publié le mercredi 04 juin 2025
Summary
La nouvelle règle des six mois : ce qui change concrètement
Résider plus de six mois à l’étranger : quelles obligations pour les retraités ?
Résider à l’étranger : quel impact sur la sécurité sociale et les soins en France ?
Non-conformité, oubli ou fraude : quels risques pour les retraités à l’étranger ?
Retraite à l’étranger : quelques conseils pratiques pour rester serein
Retraite à l’étranger et investissement locatif : une combinaison stratégique
Retraite à l’étranger, droits à préserver et opportunités à saisir
FAQ – Retraite à l’étranger : ce qu’il faut savoir
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De plus en plus de retraités français choisissent de s’installer à l’étranger pour le climat, le coût de la vie ou la fiscalité. Mais à partir de 2025, passer plus de six mois par an hors du territoire national pourrait modifier vos droits sociaux. Cette réforme portée renforce les contrôles. Elle impose aussi de nouvelles obligations aux retraités non-résidents.

Le gouvernement entend lutter contre les fraudes aux prestations sociales. Désormais, vous serez considéré comme non-résident si vous résidez plus de 183 jours à l’étranger. Ce statut a des conséquences sur le versement de la pension, l'assurance maladie, la carte Vitale, les démarches administratives... 

La nouvelle règle des six mois : ce qui change concrètement

Depuis début 2024, le gouvernement a durci les règles concernant les retraités français vivant à l’étranger. L’idée ? Mettre fin aux abus et mieux encadrer le versement des prestations sociales. En clair, si vous passez plus de 183 jours par an hors de France, vous êtes désormais considéré comme non-résident. Et ce n’est pas qu’un détail administratif.

Un changement de statut aux conséquences multiples

Derrière cette nouvelle classification se cachent des impacts bien réels. Votre pension de retraite, votre accès à la sécurité sociale française ou encore l’utilisation de votre carte Vitale peuvent être remis en question. Il ne suffit plus d’avoir un pied-à-terre en France pour garder l’ensemble de ses droits sociaux comme avant.

Ce changement s’inscrit dans une logique de contrôle renforcé. Les administrations croisent désormais les données fiscales, bancaires et sociales pour vérifier la cohérence de votre situation. Si des incohérences apparaissent, mieux vaut avoir tout déclaré correctement sous peine de voir certains versements suspendus.

Revenir ponctuellement ne suffit plus

On entend souvent : "Je garde mon appartement en France, je reviens tous les étés, je suis donc résident." C’est tentant, mais faux. Ce n’est plus le nombre de passages en France qui compte, mais bien le temps que vous passez à l’étranger. Et ce temps est dorénavant surveillé de près. Le simple fait de résider ailleurs plus de six mois dans l’année suffit à changer votre statut administratif.

Résider plus de six mois à l’étranger : quelles obligations pour les retraités ?

S’installer à l’étranger pour sa retraite, c’est souvent un projet de vie mûrement réfléchi. Mais au-delà des valises à boucler et du soleil à savourer, il y a un peu de paperasse à ne pas négliger. Car depuis la réforme, vivre hors de France plus de six mois par an impose un certain nombre de démarches, sans lesquelles vos droits peuvent être suspendus sans crier gare.

Déclarer officiellement votre pays de résidence

Il est impératif d’informer votre caisse de retraite après 183 jours passés hors de France. Sans cette déclaration, vous risquez d’être considéré comme résident fictif, avec les conséquences que cela implique sur le versement de votre pension. Le message est clair : mieux vaut prévenir que se retrouver avec des versements bloqués en plein mois d’août.

Mettre à jour ses coordonnées bancaires et fiscales

Si vous percevez votre retraite sur un compte étranger – ce qui est parfaitement autorisé – il faut le signaler. Surtout si ce compte se trouve hors de la zone euro, où les contrôles sont renforcés. Toute modification inexpliquée de coordonnées peut éveiller des soupçons. De même, même si votre résidence fiscale reste en France, il est essentiel de déclarer tout changement de situation à l’administration compétente.

Envoyer son certificat de vie… à temps

C’est l’un des points les plus surveillés. Le certificat de vie, demandé une fois par an (ou plus selon les caisses), doit être transmis dans les délais, signé par une autorité locale ou un consulat. Il permet à votre caisse de s’assurer que vous êtes toujours en vie – ce qui, pour continuer à toucher votre retraite, est un détail non négligeable. Un oubli, un retard, et les versements sont suspendus. Pas de débat, pas d’appel, c’est automatique.

Prévenir l’assurance maladie

Si vous êtes affilié à l’Assurance Maladie, il est également nécessaire de l’informer de votre départ. Cela permet d’ajuster vos droits et d’envisager d’autres solutions de couverture, comme une adhésion à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) ou le recours à une convention bilatérale si votre pays de résidence en propose une.

Vue sur la ville de Londres

Résider à l’étranger : quel impact sur la sécurité sociale et les soins en France ?

On l’oublie parfois, mais partir vivre sa retraite à l’étranger ne concerne pas seulement le versement de la pension. Cela peut aussi remettre en question votre accès au système de santé français. Et c’est sans doute là que les conséquences de la réforme sont les plus sensibles.

Fin de la prise en charge automatique des soins en France

Beaucoup de retraités vivant à l’étranger continuaient de bénéficier du remboursement de leurs soins lors de séjours en France, jusqu'à récemment. Avec les nouvelles règles, ce n’est plus automatique. Vos droits à l’assurance maladie française sont suspendus si vous êtes considéré comme résident à l’étranger. Sauf si des dispositifs spécifiques s’appliquent.

Concrètement, si vous revenez pour des soins ponctuels sans couverture adéquate, vous risquez de devoir avancer l’intégralité des frais. Et non, présenter sa carte Vitale comme un sésame universel ne fonctionnera plus toujours.

La carte Vitale peut être désactivée

C’est l’une des conséquences les plus visibles – et souvent les plus mal comprises. Votre carte Vitale peut être désactivée si vous ne résidez plus officiellement en France. Ce n’est pas une punition, c’est une conséquence logique. L’assurance maladie ne couvre que les assurés dont la résidence est stable et continue sur le territoire français.

Cela dit, il existe des alternatives. Encore faut-il les anticiper.

La Caisse des Français de l’Étranger : une solution à envisager

Il est possible d’adhérer à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE), pour continuer à bénéficier d’une couverture santé liée au système français, même en vivant à l’étranger. Moyennant une cotisation, la CFE vous permet de rester affilié à une assurance maladie française. Les soins dans votre pays de résidence et lors de vos retours en France seront par ailleurs remboursés.

Ce n’est pas gratuit, mais cela vous évite de vous retrouver sans protection au moindre problème de santé. Et dans certains pays, c’est souvent bien plus avantageux que de souscrire une mutuelle locale aux tarifs parfois imprévisibles.

Pensez aux conventions bilatérales

Certains pays ont signé des accords avec la France en matière de sécurité sociale. Ces conventions permettent, sous conditions, de transférer certains droits et de bénéficier d’une couverture partielle ou complète pendant vos séjours en France. Cela dépend du pays, de la durée du séjour et du type de soins.

Avant de partir ou même une fois installé, mieux vaut donc vérifier si votre pays figure sur la liste et comprendre les modalités exactes. Un petit tour sur le site du CLEISS (Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale) peut vous éviter bien des mauvaises surprises.

Non-conformité, oubli ou fraude : quels risques pour les retraités à l’étranger ?

On peut être tenté de prendre certaines démarches à la légère, surtout quand on est bien installé sous le soleil, loin des tracas administratifs hexagonaux. Mais attention, les conséquences d’une déclaration incomplète ou d’un manquement aux obligations sont désormais immédiates – et parfois sévères.

Une suspension automatique des droits en cas d’oubli

Premier point à retenir : l’administration ne prévient plus. Si vous oubliez d’envoyer votre certificat de vie dans les délais, si vous ne déclarez pas votre résidence à l’étranger, ou si vos coordonnées ne sont pas à jour, le versement de votre pension peut être suspendu. Et cela se fait sans avertissement préalable.

Dans la plupart des cas, la reprise des paiements n’est possible qu’après régularisation complète de votre situation. Autrement dit, si vous ne tenez pas votre dossier à jour, il peut très vite devenir un casse-tête. Et pendant ce temps, les virements mensuels s’arrêtent.

En cas de fraude avérée, les conséquences sont bien plus lourdes

Frauder volontairement – ou même "oublier volontairement" – peut coûter cher. Le gouvernement a renforcé ses outils de contrôle, notamment via le croisement des fichiers fiscaux, sociaux et bancaires. Si une incohérence apparaît entre votre situation déclarée et vos dépenses ou vos mouvements bancaires, une enquête peut être lancée.

Dans le cas d’une fraude avérée, les sommes perçues à tort peuvent être réclamées, assorties d’amendes, voire de poursuites pénales dans les cas les plus graves. Le fait d’utiliser une adresse française fictive, de maintenir un compte bancaire uniquement pour donner l’illusion d’une résidence, ou de fournir un faux certificat peut entraîner des sanctions rapides.

Des contrôles de plus en plus fréquents… et automatisés

Contrairement à ce que l’on pense parfois, ces contrôles ne visent pas uniquement les retraités installés dans des pays dits "à risque". Ils concernent tous ceux dont la situation semble incohérente. Grâce aux outils numériques, les vérifications sont de plus en plus ciblées, automatisées et réactives.

Un changement d’adresse non signalé, un RIB étranger inconnu, un certificat manquant... Il suffit de peu pour qu’un signal d’alerte soit déclenché. Et dans ce contexte, la bonne foi ne suffit plus toujours à convaincre.

Retraite à l’étranger : quelques conseils pratiques pour rester serein

Vivre sa retraite à l’étranger, c’est souvent un choix de cœur. Mais pour que ce projet ne vire pas au casse-tête administratif, mieux vaut anticiper un minimum. Voici ce qu’il faut garder en tête pour éviter les mauvaises surprises et continuer à profiter de ses droits… sans interruption de paiement.

Vérifiez si votre pays est couvert par une convention

Avant de partir – ou même une fois installé – prenez quelques minutes pour consulter la liste des pays ayant signé une convention de sécurité sociale avec la France. Ces accords facilitent la portabilité de certains droits, notamment en matière de soins lors de vos retours temporaires.

Attention : chaque convention a ses propres règles, parfois un peu techniques. Ne partez pas du principe que tout est automatique. Une lecture attentive, ou mieux, un contact avec la caisse concernée, peut éviter bien des quiproquos.

Pensez à la CFE : une solution pour garder un lien avec le système français

Si vous souhaitez rester couvert par une assurance maladie de droit français tout en vivant à l’étranger, l’adhésion à la Caisse des Français de l’Étranger peut s’avérer précieuse. Ce n’est pas obligatoire, mais dans bien des cas, cela vous évite de devoir souscrire à une mutuelle locale (souvent coûteuse ou limitée), tout en gardant vos repères.

La CFE permet aussi, lors de vos séjours en France, d’avoir accès aux soins dans des conditions proches de celles d’un assuré résidant. Un bon filet de sécurité, surtout si votre pays d’accueil ne dispose pas d’un système de santé performant.

Vue sur la ville du Canada

Ne négligez pas les allers-retours

Beaucoup de retraités pensent à tort que quelques séjours en France suffisent à "valider" leur résidence. En réalité, ce sont les jours passés à l’étranger qui comptent. Il est donc important de bien planifier vos retours, notamment si vous avez besoin de soins, et de vérifier que vous êtes toujours couvert.

Un traitement médical prévu ? Un suivi régulier en France ? Mieux vaut anticiper les démarches auprès de votre caisse pour ne pas vous retrouver face à une facture salée à la sortie du cabinet.

Mettez vos dossiers à jour, même quand tout va bien

Ce n’est pas l’aspect le plus réjouissant de la vie d’expatrié, mais un certificat de vie oublié ou une adresse bancaire non actualisée peut suffire à bloquer vos paiements. Mieux vaut y consacrer une heure une fois par an que d’en passer quinze à essayer de rétablir une situation bancale.

Gardez aussi en tête que chaque organisme (régime général, complémentaire, assurance maladie) peut avoir ses propres exigences. Être rigoureux n’est pas un excès de zèle, c’est juste le meilleur moyen de rester tranquille.

Retraite à l’étranger et investissement locatif : une combinaison stratégique

Quitter la France pour profiter de sa retraite sous d'autres latitudes ne signifie pas qu’il faille se détacher complètement de son patrimoine immobilier. Bien au contraire, de nombreux retraités font le choix judicieux de conserver – ou même d’acquérir – un bien locatif en France, avec une double logique : générer des revenus réguliers tout en optimisant leur situation patrimoniale.

Un revenu complémentaire indexé à l’euro

Vivre à l’étranger, notamment dans un pays au coût de la vie plus abordable, peut amplifier l’impact positif d’un investissement locatif. Un loyer perçu en euros, en France, peut représenter un confort non négligeable une fois converti dans la monnaie locale. C’est une source de revenus relativement stable, indépendante de la fiscalité du pays d’accueil et généralement moins volatile qu’un placement financier.

Autre avantage : en restant propriétaire en France, vous conservez un ancrage patrimonial utile, y compris en cas de retour, temporaire ou définitif.

Des dispositifs fiscaux toujours accessibles

Beaucoup l’ignorent, mais certains régimes comme le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP) sont ouverts aux non-résidents. Avec une bonne gestion (souvent confiée à une agence spécialisée), il est tout à fait possible de piloter à distance un bien locatif, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux attractifs.

Bien entendu, cela suppose un accompagnement adapté : connaître les règles de déclaration en tant que non-résident, s’assurer d’une fiscalité cohérente entre pays d’origine et pays d’accueil, ou encore anticiper la transmission patrimoniale.

Un lien fort avec la France… même à distance

Investir dans la pierre, même en étant loin, c’est une manière de garder un pied en France – au propre comme au figuré. C’est aussi un moyen de diversifier ses revenus à la retraite, tout en maîtrisant les risques. Pour les retraités établis à l’étranger, l’investissement locatif peut donc devenir un pilier de sécurité autant qu’un levier de liberté.

Retraite à l’étranger, droits à préserver et opportunités à saisir

S’installer à l’étranger pour vivre une retraite plus douce est un projet séduisant à bien des égards. Mais ce choix implique des règles nouvelles, souvent mal connues, qui touchent à vos droits sociaux, à la santé, et même à votre pension. La réforme entrée en vigueur début 2024 vient renforcer le contrôle des situations déclarées et impose une rigueur administrative indispensable.

Heureusement, en respectant quelques démarches simples :

  • déclarer son pays de résidence,

  • transmettre son certificat de vie,

  • anticiper ses soins,

  • mettre à jour ses coordonnées.

Il est tout à fait possible de continuer à percevoir sa retraite dans de bonnes conditions.

Et au-delà des obligations, la retraite à l’étranger peut aussi devenir l’occasion d’optimiser son patrimoine, notamment via un investissement locatif en France. Entre liberté géographique et stabilité financière, ce choix peut s’avérer gagnant sur tous les tableaux… à condition de rester bien informé.

FAQ – Retraite à l’étranger : ce qu’il faut savoir

Que signifie exactement "vivre plus de six mois à l’étranger" ?

C’est une question de comptabilité des jours. Si vous passez plus de 183 jours par an hors de France, même de manière fractionnée, vous êtes considéré comme résident à l’étranger. Ce seuil est celui retenu par l’administration pour déterminer vos droits sociaux.

Puis-je continuer à toucher ma retraite française depuis l’étranger ?

Oui, tant que vous respectez les obligations imposées : déclaration de résidence, envoi d’un certificat de vie, coordonnées bancaires à jour. Mais attention, certaines aides comme l’ASPA ne sont plus versées si vous ne résidez pas en France de façon stable.

Ma carte Vitale sera-t-elle désactivée automatiquement ?

Pas automatiquement, mais si votre statut de non-résident est confirmé, vos droits à l’Assurance Maladie peuvent être suspendus. Pour conserver une couverture santé française, il est recommandé d’adhérer à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE).

Puis-je investir dans l’immobilier locatif en France si je vis à l’étranger ?

Absolument. En tant que non-résident, vous pouvez acheter, louer et percevoir des revenus locatifs en France. Certains dispositifs fiscaux, comme le LMNP, restent accessibles à condition d’être bien accompagné et de respecter les obligations déclaratives.

Que se passe-t-il si j’oublie d’envoyer mon certificat de vie ?

Votre caisse de retraite peut suspendre les paiements, sans préavis. Pour éviter cela, il est essentiel de bien respecter les délais de transmission et de vérifier chaque année les modalités (par courrier ou via des services numériques).

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