Capital SCI : comprendre les montants et modalités de constitution

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Le capital SCI constitue le fondement financier et juridique qui assurera le fonctionnement et la crédibilité de la société. Il est le montant initial apporté par les associés. Il aura une influence sur la stabilité et le fonctionnement de l'entreprise à long terme. Le choix de son montant est important, car il pourrait aussi avoir des répercussions sur l'accès au financement et la répartition des pouvoirs entre les associés.

En 2023, selon une étude menée par l'INSEE, plus de 40% des créations d'entreprises dans le secteur immobilier en France sont réalisées sous forme de SCI. Quel montant choisir pour son capital ? Quels sont les types de capital possibles ? Quelles sont les formalités administratives nécessaires à la constitution d'une SCI ? Vous trouverez toutes les explications dans cet article.

Comprendre le capital social d’une SCI

Le capital social d’une Société Civile Immobilière ou SCI représente l’ensemble des apports effectués par les associés lors de la constitution de la société.

Juridiquement, il s'agit de la somme qui permet de financer l’activité de la société et de garantir sa solvabilité.

Au niveau comptable, il correspond à la valeur des parts sociales détenues par chaque associé. Elle peut être sous forme :

  • numéraire,

  • de biens

  • d'expertise.

Ce capital marque :

  • le début de l’existence juridique de l'entreprise,

  • la répartition des pouvoirs,

  • la relation avec les créanciers.

Il remplit deux fonctions principales :

La répartition des pouvoirs : il définit les droits de vote et les parts de dividendes des associés. En règle générale, chaque part sociale correspond à une portion du capital. Il correspond aussi à un droit de vote proportionnel.

Plus un associé détient des parts, plus il a de pouvoir dans la prise de décisions lors des assemblées générales et plus il pourra percevoir de dividendes en cas de bénéfices distribués.

Le financement et la garantie : il assure une certaine stabilité financière à la SCI. Il constitue une garantie pour les créanciers qui, en cas de difficultés, pourront se tourner vers ce capital pour obtenir le remboursement de leurs créances.

La taille du capital social peut aussi influencer la capacité de la société à obtenir des financements externes. Une entreprise avec un capital plus important peut être perçue comme plus stable et donc plus crédible auprès des institutions financières.

Quel est le montant minimum pour le capital social d’une SCI ?

Aucune obligation légale de montant minimum

Le capital social d’une SCI n’est pas soumis à un montant minimum imposé par la loi. Selon l’article 1832 du Code civil, il est possible de constituer une SCI avec un capital social symbolique de 1 euro.

Les associés pourront alors choisir librement le montant à investir dans leur société. C'est un avantage pour ceux qui souhaitent démarrer une SCI avec un capital réduit, mais elle nécessite un certain discernement pour ne pas compromettre la viabilité de l'entreprise à long terme.

Possibilité de constituer une SCI avec 1 € symbolique

On voit souvent un capital social minimal d’un euro dans des contextes dans lesquels les associés ne souhaitent pas investir une grande somme d'argent à la création de la société.

Dans une SCI familiale, les associés peuvent opter pour un capital minimal, s’ils ne prévoient pas immédiatement de financer de gros projets immobiliers. Mais même si la loi permet un capital aussi faible, cela ne signifie pas qu'il s'agit d'une option idéale pour toutes les SCI. Il ne conviendra pas à celles qui ont des ambitions de croissance ou des besoins de financement importants.

Pourquoi adapter le montant aux besoins de la SCI ?

Une SCI ayant pour but l’acquisition et la gestion d’un bien immobilier locatif devra disposer d’un capital suffisant pour couvrir ses premières dépenses, comme :

  • l'achat du bien,

  • les frais notariaux,

  • les frais de gestion.

À l’inverse, une SCI familiale dont l’objectif est simplement de détenir et transmettre un bien immobilier sur plusieurs générations pourra se contenter d’un capital plus modeste.

Calcul du capital SCI : illustration représentant des documents administratifs et une calculatrice, symbolisant les démarches pour déterminer les montants et formaliser la constitution du capital social.

Que se passe t-il si le capital est trop faible ?

Bien que la loi permette une constitution de SCI avec un capital symbolique, s'il est trop faible cela pourra être néfaste pour la société.

Il causera des problèmes de sous-capitalisation. C'est ce qui arrive quand une société n'a pas suffisamment de fonds propres pour faire face à ses obligations financières (comme les dettes).

Cela peut être risqué en cas de difficultés économiques ou de besoin de financement supplémentaire. La société peut aussi se retrouver dans l’obligation de reconstituer ses capitaux propres si ceux-ci deviennent inférieurs à la moitié du capital social. Cela pourrait nécessiter des apports supplémentaires des associés ou la vente d'actifs.

Statistiques et recommandations

D’après une étude menée par l'INSEE en 2023, le capital moyen des SCI en France varie entre 1 000 et 10 000 €. C'est un montant jugé suffisant pour couvrir les premiers frais et garantir une certaine crédibilité auprès des créanciers. Un capital social supérieur à 1 000 € est particulièrement recommandé si la SCI envisage des acquisitions immobilières ou des projets de rénovation importants.

Dans le cadre d’un financement bancaire, les banques exigent généralement un apport minimum de 30 % du montant de l’emprunt. Cela signifie que si la SCI prévoit de financer une acquisition immobilière de 300 000 €, elle devra disposer d’un capital social d’au moins 90 000 €, ou l’équivalent sous forme d’apport personnel. Ce critère sécurisera les prêts et garantira la solidité financière de la société à long terme.

Types de capital : fixe ou variable

Dans le cadre de la constitution et de la gestion d'une SCI, les associés pourront choisir entre deux types de capital social : fixe ou variable. Le choix entre ces deux options dépend de plusieurs facteurs, comme :

  • la structure et les objectifs de la SCI,

  • les préférences des associés concernant la gestion administrative,

  • la flexibilité du capital.

Capital social fixe

Il s'agit du capital déterminé dès la création de la SCI. Son montant reste constant tout au long de la vie de la société, sauf en cas de modification formelle. Il est adapté aux SCI familiales, dans lequelles les associés préfèrent souvent avoir une répartition claire des parts sociales. Les changements dans la structure du capital y sont relativement rares.

L’un de ses principaux avantages du capital fixe est sa prévisibilité. Chaque associé connaît sa part exacte du capital et ses droits de vote associés. Les relations internes seront alors simplifiées et la gestion du patrimoine sera plus stable.

Par ailleurs, ce système est souvent privilégié par les SCI ayant des projets à long terme, comme la gestion ou la transmission d’un bien immobilier familial. Ici, les modifications fréquentes du capital ne sont pas nécessaires.

Formalités lourdes en cas de modification

Toute modification du capital social fixe implique des démarches administratives spécifiques.

En cas d’augmentation ou de réduction du capital, la SCI doit convoquer une assemblée générale des associés, au cours de laquelle la décision sera prise. Elle devra être ratifiée par la mise à jour des statuts de la société, suivie d'une annonce légale publiée dans un journal habilité.

Ces formalités peuvent s'avérer lourdes et coûteuses, surtout si le capital est régulièrement modifié. Le processus peut être lent et complexe, surtout si les associés doivent prendre le temps de s’accorder sur les modalités de modification du capital.

Cas pratique : contrôle accru de l’entrée de nouveaux associés

Dans une SCI familiale, dans laquelle l’entrée de nouveaux associés n’est pas fréquente, le capital fixe contrôle la répartition des parts sociales.

L’introduction de nouveaux membres nécessite une procédure formelle. Cela implique souvent une modification des statuts et un vote des associés existants. Cela permet de réguler l'entrée de nouveaux membres dans la société. La structure de l'entreprise restera également stable et fidèle à l'intention originelle des fondateurs.

Capital social variable

Le capital social variable permet aux associés de définir une fourchette dans laquelle il peut fluctuer. Il existe un capital minimum et un capital maximum. La SCI pourra augmenter ou réduire le capital à tout moment sans avoir à modifier ses statuts ni à respecter les procédures complexes liées au capital fixe. 

Si la SCI a un besoin temporaire de financement pour un projet immobilier, elle peut augmenter rapidement son capital dans la fourchette définie, puis le réduire une fois l’objectif atteint. La gestion sera alors plus agile et l'entreprise sera plus réactive face aux changements.

Flexibilité pour augmenter ou réduire le capital sans formalités

L’un des points forts du capital variable est la réduction des coûts administratifs. Les associés n’ont pas à convoquer d'assemblée générale ni à modifier les statuts à chaque fois que le capital change.

Par conséquent, les démarches sont simplifiées. C'est un vrai gain de temps et d'argent pour la SCI. Cela profite aux SCI qui prévoient de mener plusieurs projets immobiliers ou qui ont des besoins de financement plus volatiles.

Réduction des coûts administratifs et simplification des démarches

Dans le cas d’une SCI qui souhaite ajouter ou retirer des fonds pour un investissement à court terme, le capital peut être ajusté en interne sans nécessiter de nouvelles démarches formelles.

Cela peut être un atout important, en particulier pour les SCI orientées vers des projets immobiliers évolutifs ou celles qui souhaitent obtenir rapidement des financements externes.

Quelques exemples concrets d’utilisation

Les SCI à visée locative ou patrimoniale qui gèrent plusieurs biens immobiliers peuvent bénéficier du capital variable. En fonction des acquisitions et des investissements futurs, ces sociétés peuvent ajuster leur capital pour répondre aux exigences financières et opérationnelles sans ralentir leurs projets.

Une SCI qui prévoit d'acheter plusieurs propriétés sur une période de cinq ans pourrait augmenter temporairement son capital au début de chaque projet. Cela garantira sa solvabilité auprès des banques. Elle pourra le réduire une fois les projets terminés ou refinancés.

Un autre exemple pourrait concerner une SCI avec plusieurs associés. Elle décide donc d'augmenter le capital social pour permettre à un nouvel associé d'entrer sans provoquer des changements complexes dans la répartition des parts. Le capital variable est ainsi très attractif pour des structures ayant des besoins dynamiques.

Modalités de constitution du capital social

 

Étape

Détails

Démarches

Apports en numéraire

Dépôt des fonds sur un compte bloqué

Les sommes apportées sont déposées sur un compte bancaire bloqué au nom de la SCI en formation. Les fonds restent inaccessibles jusqu’à l’immatriculation de la société, garantissant leur disponibilité.

Attestation de dépôt requise

Une attestation de dépôt des fonds, délivrée par la banque, est obligatoire pour l’immatriculation auprès du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).

Modes de dépôt

- Chèque : Mode courant pour des montants modérés.
- Virement bancaire : Méthode privilégiée pour sa sécurité et sa traçabilité.
- Espèces : Peu utilisé, soumis à des restrictions légales pour des montants élevés.

Apports en nature

Nécessité d’une évaluation

Si l’apport en nature dépasse un certain montant, un commissaire aux apports est désigné pour évaluer sa valeur, garantissant une valorisation juste et transparente.

Exemples

- Bien immobilier : Terrain ou bâtiment intégré au capital social.
- Véhicule ou équipements spécifiques : Apportés sous réserve d’une évaluation précise.

Dépôt du capital social

Éléments requis

- Statuts signés : Document fondateur précisant la répartition du capital et les règles de gouvernance.
- Pièces d’identité des associés : Justifiant leur identité.
- Preuve de domiciliation : Contrat ou justificatif.

Attestation de dépôt de la banque

Document attestant que le capital a bien été déposé sur le compte bloqué de la SCI.

Déblocage des fonds

Une fois immatriculée, la SCI peut débloquer les fonds pour financer ses activités, comme l’achat immobilier ou les frais administratifs.

Modifier le capital social d’une SCI

En fonction des objectifs des associés, cela peut concerner une augmentation ou une réduction du capital social. Chacune aura ses propres raisons, procédures et implications fiscales.

Augmentation du capital social

Quelles sont les raisons fréquentes d'augmenter le capital ?
 

Financement d’un projet immobilier

Si la SCI souhaite acquérir de nouveaux biens immobiliers ou réaliser des travaux importants, il peut être nécessaire d’augmenter le capital pour disposer des fonds nécessaires à cette opération.

Entrée de nouveaux associés

Lorsqu'un ou plusieurs nouveaux associés souhaitent rejoindre la SCI, il est courant d'augmenter le capital pour intégrer leur apport. Cela peut se faire par la création de nouvelles parts sociales qui permettront aux nouveaux membres de prendre une part du capital.

Renforcement de la crédibilité de la société

Un capital social plus élevé peut améliorer la perception de la SCI auprès des partenaires financiers, des banques ou des créanciers. Cela peut faciliter l'obtention de financements ou donner une image de solidité financière.

Comment augmenter le capital ?
 

Création de nouvelles parts sociales

Cette méthode est la plus courante. Elle consiste à émettre de nouvelles parts sociales pour être souscrites par les associés existants ou par de nouveaux membres. Les fonds issus de cette souscription viennent renforcer le capital social de la SCI.

Augmentation de la valeur nominale des parts existantes

Si les associés souhaitent augmenter leur capital sans en émettre de nouvelles parts, il est possible d'augmenter la valeur nominale des parts existantes. Cela permet de conserver le même nombre de parts sociales, mais leur valeur sera en hause, ce qui va accroître le capital social global.

Réunion d'associés : collaboration pour définir le capital SCI et finaliser les démarches de constitution.

Coûts associés à l’augmentation du capital

Une fois la décision d’augmenter le capital prise, plusieurs formalités administratives doivent être respectées. Les principaux coûts associés sont les suivants :

  • Publication d’une annonce légale : l’augmentation du capital doit être annoncée dans un journal d’annonces légales. Cela informera les tiers de la modification du capital de la SCI et est obligatoire pour sa validité.

  • Mise à jour des statuts : les statuts de la société doivent être modifiés pour refléter la nouvelle répartition du capital, le nombre de parts et leur valeur. Cela peut engendrer des frais, surtout si un notaire ou un avocat est impliqué dans la rédaction des nouveaux statuts.

Réduction du capital social

La réduction du capital social d’une SCI peut généralement être effectuée en réponse à une situation économique spécifique de la société :

Ajustement des besoins financiers

Si la SCI dispose d’un capital excédentaire par rapport à ses besoins réels, il peut être souhaitable de réduire le capital pour alléger la charge fiscale associée à la société.

Pertes financières

Lorsqu’une SCI subit des pertes importantes, il peut être nécessaire de réduire le capital social pour compenser ces pertes et éviter une sous-capitalisation de la société. Une réduction de capital peut également être envisagée dans le cas d’une restructuration financière.

Modalités de réduction du capital

Il existe plusieurs méthodes pour réduire le capital social d’une SCI :

Rachat et annulation des parts sociales

Cette méthode consiste à racheter les parts des associés et à les annuler. Le nombre total de parts sociales en circulation sera diminué et, par conséquent, le montant du capital social. Les membres dont les parts sont rachetées peuvent recevoir une indemnisation équivalente à la valeur de leurs parts.

Diminution de la valeur nominale des parts sociales

Plutôt que de racheter des parts, il est aussi possible de réduire la valeur nominale de chaque part sociale tout en maintenant le même nombre de parts en circulation. L’avantage ici est qu'il ne sera pas nécessaire de rembourser de l'argent aux associés.

Conséquences fiscales et administratives de la réduction de capital

Comme pour l’augmentation, la réduction du capital social entraîne des conséquences fiscales et administratives importantes :

Taxation

Selon la méthode choisie, la réduction du capital social peut entraîner une imposition sur les plus-values pour les associés dont les parts sont rachetées. Si la réduction est liée à des pertes, elle peut également avoir des conséquences fiscales en termes d'imposition des bénéfices futurs de la SCI.

Procédures administratives

La réduction du capital social doit également être notifiée par annonce légale et les statuts de la SCI doivent être modifiés pour refléter cette réduction. Cette procédure peut générer des frais similaires à ceux de l’augmentation de capital (publication et frais de mise à jour des statuts).

Intérêts et risques du capital social

Intérêts

Garantie pour les créanciers

Le capital social représente une sécurité pour les créanciers, elle démontre la solidité financière de la SCI. Un capital élevé facilite l’obtention de prêts et permet de négocier des conditions avantageuses (taux d’intérêt réduits, délais de paiement prolongés).

Facilitation des financements

Un capital suffisant est souvent requis par les banques pour octroyer des prêts. Il peut aussi servir d'apport personnel dans les projets immobiliers, améliorant ainsi les conditions de financement.

Avantages fiscaux

Les apports en numéraire peuvent offrir des déductions fiscales. Ils réduisent la charge fiscale des associés et optimisent les revenus locatifs de la SCI.

Risques

- Sous-capitalisation : si les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du capital social, la SCI doit, selon la loi, les reconstituer dans un délai de deux ans pour éviter des sanctions juridiques.

- Conséquences juridiques : une sous-capitalisation non corrigée peut conduire à la dissolution de la SCI et à la liquidation de ses biens. Cela nuit aussi à la réputation de la société. Elle limitera ses opportunités de financement et de partenariats.

Les points essentiels à retenir

Il faut comprendre les différentes facettes du capital social d'une SCI, comme sa définition, les montants à prévoir, les modalités de constitution et les types de capital disponibles. Qu'ils soient fixes ou variables. Le choix du capital doit être en adéquation avec les besoins financiers et les objectifs de la société, pour assurer sa stabilité et son bon fonctionnement.

Nous vous conseillons de consulter un notaire ou un expert-comptable pour vous accompagner dans le processus et sécuriser la constitution du capital social. Un accompagnement professionnel permettra de garantir la conformité de la SCI avec les obligations légales et fiscales, tout en optimisant la gestion du capital.

 

editor's photo
  • Mickael ZONTA
  • President, Investissement-Locatif.com

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