Loi Scellier : Pourquoi investir dans un logement neuf ?

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  • Article written by Manuel RAVIER
  • President, Investissement-Locatif.com
Publié le mercredi 23 avril 2025
Summary
Conditions d’éligibilité au dispositif Scellier
Les aspects fiscaux de la loi Scellier
Loi Scellier en bref et perspectives
loi-scellier

La Loi Scellier est un dispositif immobilier visant à encourager l'investissement locatif dans le secteur du logement neuf. Ayant contribué à dynamiser le marché du logement neuf en France, elle permet de bénéficier d'une réduction d’impôt proportionnelle au prix du logement (allant de 13 % à 25 %). Il faut néanmoins d’un engagement locatif de 9 ans. Ce dispositif investissement immobilier se caractérise par des plafonds de loyers et des conditions de location selon le classement des communes en zones.

En outre, ce dispositif d'investissement immobilier se décline en loi Scellier classique et en loi Scellier intermédiaire. Cette seconde vise à favoriser l’accès au logement des ménages modestes, tout en incitant les investisseurs à privilégier le secteur intermédiaire. Elle se révèle plus avantageuse : Grâce à des plafonds de ressources supplémentaires pour le locataire, les investisseurs peuvent bénéficier d'une réduction d’impôt majorée et des abattements fiscaux sur les revenus locatifs.

La Loi Scellier s’applique principalement en France métropolitaine, mais étendue aux territoires d’outre-mer. Allusion que l'on fait notamment à la Nouvelle-Calédonie, à Saint-Pierre-et-Miquelon et aux Îles Wallis-et-Futuna. Des zones, où les investisseurs peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt majorée pour compenser les prix d'achat plus élevés.

Cette mesure a surtout le mérite de stimuler le développement immobilier, mais aussi la construction de logements labellisés BBC. L’offre locative adaptée aux besoins des résidents s'en trouve aussi soutenue.

Vous gérez un investissement locatif sous la loi Scellier et vous interrogez sur vos obligations fiscales résiduelles ou les stratégies d'optimisation patrimoniale ? Ce dispositif permet de bénéficier d'une réduction impôt, mais soulève des questions importantes pour les détenteurs de logements. Décryptage des mécanismes de réduction d'impôt, analyse des spécificités BBC et Scellier intermédiaire, et pistes concrètes pour valoriser votre patrimoine locatif aujourd'hui.

Conditions d’éligibilité au dispositif Scellier

La loi Scellier renvoie à des conditions d'éligibilité concernant les logements, des zones spécifiques, ainsi que des plafonds de loyers. Ainsi, pour réussir un investissement locatif sous Scellier, il faut une analyse précise des plafonds de loyers et du rendement net après réduction d’impôt.

Logements éligibles au dispositif Scellier

La Loi Scellier favorise l’investissement locatif. Ce dispositif d'investissement immobilier propose effectivement une réduction d’impôt en échange de l'acquisition de logements neufs. Ces derniers doivent remplir des critères allant dans le sens de la modernisation du parc immobilier selon une démarche écologique et durable. Trois principaux types de logement sont éligibles à la loi Scellier.

La loi Scellier concerne un logement un logement VEFA (vente à l'état futur d’achèvement). L'on parle d'un logement acheté durant ou avant même la phase de construction. Ce logement doit être livré dans un délai de 30 mois, à compter de la signature de l’acte authentique.

De même, la loi Scellier implique des logements conformes aux normes strictes de performance énergétique. Il en va d'ailleurs de l'accès aux taux de réduction d’impôt. Un bâtiment basse consommation promet une consommation énergétique annuelle inférieure à 50 kWh/m². Il se voit ainsi labellisé BBC 2005 (Bâtiment Basse Consommation). En incitant à la construction de logements respectueux de l’environnement, le dispositif Scellier voit son attractivité optimisée.

Zones concernées par le dispositif Scellier

La Loi Scellier repose sur un classement des communes en zones. Ce zonage garantit une meilleure adéquation entre offre et demande locative, tout en optimisant l’avantage fiscal pour les investisseurs. Défini par l’État, il favorise aussi l’investissement locatif dans les zones tendues. L'encadrement des plafonds de loyers s'en trouve d'ailleurs optimisé et, la répartition des investissements réalisés équilibrée. Ainsi, on distingue quatre zones bien définies.

Zone A : Regroupant les villes affichant une tension immobilière élevée, à savoir Paris, l’Île-de-France, la Côte d’Azur et la frontière suisse. Les plafonds de loyers y sont les plus élevés pour encourager l'investissement locatif.

Zone B1 : Inclut les grandes agglomérations, comme Toulouse, Bordeaux, Lyon, Lille et certaines communes de la grande couronne parisienne. Ces villes sont une forte demande locative, ce qui justifie l'encadrement intermédiaire des loyers.

Zone B2 : Les villes moyennes où le marché immobilier reste dynamique, sous réserve d’un agrément préfectoral. Les plafonds de loyers y sont plus bas, ce qui profite aux ménages à revenus intermédiaires.

Zone C : Les secteurs peu tendus, où le dispositif Scellier réduction impôt fait figure d'exception. L’objectif était d’éviter une offre locative excessive dans des marchés moins attractifs.

Plafonds de loyer

Dans le cadre de la loi Scellier, les plafonds de loyers mensuels par mètre carré sont fixés en fonction du classement des communes en zones (A, B1, B2). Ces plafonds sont mis en place pour encadrer les loyers afin de garantir l’accessibilité aux logements.

En zone A caractérisée par une forte tension locative, les loyers sont par exemple plus élevés. Les grandes agglomérations en zone B1 profitent de loyers intermédiaires. Dans les villes moyennes en zone B2, les loyers sont plus modérés. Concrètement, dans la zone A (Paris, Côte d’Azur, Genève), le plafond de loyer est d'environ 22 €/m². Il est de 15 €/m² en zone B1 (grandes agglomérations) et 12 €/m² en zone B2 (villes moyennes).

Pour les baux conclus ou renouvelés en 2024, le site Editions Francis Lefebvre révèle de nouveaux plafonds mensuels de loyer par mètre carré, dans le cadre du dispositif Scellier. En France continentale, les plafonds de loyer en zone A sont de 25,96 €/m² dans le secteur libre, contre 20,77 €/m² dans le secteur intermédiaire. En zone B1, ils sont respectivement de 18,05 €/m² et 14,44 €/m², puis en zone B2, de 14,77 €/m² et 11,82 €/m².

En outre, pour les investissements réalisés à compter du 1er janvier 2011 avec baux conclus ou renouvelés en 2024, de nouveaux chiffres concernant les plafonds mensuels de loyer par mètre carré (charges non comprises) sont également révélés.

En zone A bis, les plafonds de loyer est de 25,81 €/m² en secteur libre et 20,65 €/m² en secteur intermédiaire. En zone A, ils sont respectivement de 19,14 €/m² et de 15,31 €/m². En zone B1, on est à 15,43 €/m² et 12,34 €/m². En zone B2, les plafonds de loyer sont respectivement de 12,60 €/m² et 10,08 €/m². Enfin, en zone C, ils sont de 8,76 €/m² et de 7,01 €/m².

Plafonds de ressources du locataire

L’encadrement des plafonds loyers ressources se répercute directement sur la rentabilité locative. Un plafond trop bas limite forcément les revenus locatifs. L’attrait du dispositif Scellier en prend un coup. À l’inverse, l'encadrement des loyers permet de maintenir la demande locative, et donc le taux d’occupation à un niveau élevé.

Dans les faits, ces plafonds sont fonction de la composition du foyer et de la zone. Un personne seule en Zone A doit, par exemple, justifier de revenus inférieurs à environ 36.000 €. La limite est de 50.000 € pour un couple en Zone B1.

Pour les baux conclus ou renouvelés en 2024, le site Editions Francis Lefebvre révèle de nouveaux plafonds annuels de ressources du locataire dans le cadre du dispositif Scellier intermédiaire. Pour une personne seule, les plafonds annuels de ressources sont de 55.042 € en zone A, 40.886 € en zone B1, 37.478 € en zone B2 et 37.223 € en zone C.

Pour un couple, les plafonds sont de 82.261 € en zone A, 60.040 € en zone B1, 55.037 € en zone B2 et 50.031 € en zone C. S'agissant de personne seule ou couple ayant une personne à charge, les plafonds sont de 98.881 € en zone A, 71.875 € en zone B1, 65.888 € en zone B2 et 59.897 € en zone C.

Qu'en est-il d'une personne seule ou couple ayant deux personnes à charge ? Les plafonds sont de 118.443 € en zone A, 86.984 € en zone B1, 79.739 € en zone B2 et 72.490 € en zone C. Si personne seule ou couple ayant trois personnes à charge, les plafonds sont de 140.217 € en zone A, 102.094 € en zone B1, 93.589 € en zone B2 et 85.077 € en zone C.

Les aspects fiscaux de la loi Scellier

La loi Scellier ramène à des aspects fiscaux bien définis. Avec ce dispositif de réduction impôt, le calcul des avantages fiscaux est très singulier. Il implique aussi des obligations déclaratives et des modalités de sortie bien arrêtées.

Calcul des avantages fiscaux

Le calcul de la réduction impôt variait selon la formule choisie : 13% pour le Scellier classique, jusqu'à 21% pour le régime intermédiaire avec engagement prolongé. En zone A bis, l'avantage fiscal atteignait 25% du prix d'acquisition, contre 18% en zone B1. Les investissements outre-mer bénéficiaient d'un bonus de 15 points supplémentaires sous réserve d'agrément préfectoral.

La localisation géographique impactait directement le plafond de loyer autorisé, variant de 17€/m² en zone C à 21,70€/m² en zone A bis. Le montant total de la réduction impôt était plafonné à 63 000€ pour un investissement de 300 000€ en BBC, avec une décote de 2% par année au-delà de la neuvième.

Un plafond global de 300 000€ par contribuable et par an s'appliquait, incluant l'ensemble des dispositifs de défiscalisation. Les logements BBC ouvraient droit à une majoration de 9 points du taux de base, portant la réduction impôt à 22% en 2011 puis 18% en 2012.

Les constructions labellisées BBC basse consommation permettaient une déduction complémentaire de 1 200€ par an pendant cinq ans. Cette bonification écologique s'ajoutait au mécanisme principal de réduction impôt.

Loi Scellier et obligations déclaratives

Les investisseurs devaient fournir annuellement le formulaire 2044 EB avec copie du bail et attestation de conformité BBC. La déclaration des revenus fonciers nécessitait le dépôt simultané du formulaire 2042-C précisant le montant de l'investissement.

Les justificatifs à conserver pendant six ans incluaient l'acte authentique d'acquisition, les factures de travaux et les quittances de loyer. En cas de contrôle fiscal, la production d'un certificat de conformité énergétique daté était exigée pour les logements BBC.

Un défaut de déclaration entraînait la perte totale du crédit d'impôt pour l'année concernée, avec majoration de 10%. Les erreurs de calcul exposent à un redressement proportionnel au montant indûment perçu, majoré des intérêts de retard.

La gestion administrative requérait une mise à jour annuelle des informations locatives : changement de locataire, modification du loyer ou des charges. Tout manquement devait être signalé dans les 60 jours suivant l'événement via un avenant au formulaire initial.

Sortie du dispositif Scellier

Une revente avant le terme des 9 ans provoquait le reversement intégral des avantages fiscaux, sauf cas de force majeure dûment justifié. Les héritiers devaient maintenir la location pendant trois ans après le décès pour conserver les avantages acquis.

Après l'échéance, trois options se présentaient : reconduire le bail dans les mêmes conditions, vendre le logement ou transformer le logement en meublé professionnel. La transmission successorale déclenchait un nouveau calcul des droits de mutation basé sur la valeur vénale du logement.

La plus-value immobilière restait taxable selon le droit commun, avec abattement progressif à partir de la sixième année de détention. Les travaux de rénovation réalisés pendant la période locative pouvaient être déduits du prix de revient lors de la cession.

La reconversion en résidence principale entraînait la perte rétroactive des avantages fiscaux. Seule la location nue à usage d'habitation principale permettait de maintenir le bénéfice du dispositif immobilier jusqu'à son terme.

Loi Scellier en bref et perspectives

En vigueur de 2009 à 2012, la loi Scellier est avant tout un dispositif de réduction impôt par excellence. Ayant dynamisé l'investissement dans le logement locatif, ce dispositif fiscal permet une réduction impôt allant jusqu'à 25 % du prix du logement. Pour être éligible, le logement doit être neuf ou en VEFA, conforme à la norme BBC (Bâtiment Basse Consommation) et être situé dans une zone éligible (A, B1, B2).

Ce dispositif d'investissement immobilier prévoit aussi un engagement de location de 9 ans, des plafonds de loyers et de ressources du locataire. Sous certaines conditions, on peut prétendre au Scellier intermédiaire et ses avantages fiscaux plus profitables. 

Au terme des 9 ans d’engagement locatif sous la loi Scellier, plusieurs options sont envisageables selon le cours du marché local et les objectifs patrimoniaux. On peut par exemple maintenir le logement en location. Exit les plafonds de loyers et de ressources, la rentabilité locative sera forcément meilleure.

Il est aussi possible de revendre le logement, avec l'ambition d'obtenir une plus-value immobilière conséquente. Certains propriétaires utilisent le logement comme résidence principale. D'autres envisagent la transmission patrimoniale. Par ailleurs, la reconversion en meublé sous statut LMNP forme également une solution intéressante. L'idée est de profiter d’un régime fiscal attractif. 

Après 2012, la Loi Scellier a progressivement laissé place à la Loi Duflot en 2013, puis à la Loi Pinel en 2014. La transition a eu le mérite du maintien de l’incitation à l’investissement locatif. D'ailleurs, les critères d’éligibilité se sont avérés moins contraignants. La Loi Pinel a fait l'objet d'un assouplissement, notamment en termes de location aux ascendants et descendants. De nouvelles durées d’engagement (6 et 12 ans) ont aussi fait leur apparition. On a également ajusté les plafonds de loyers et de ressources, de manière à les adapter à la tension locative.

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