Pourquoi la revente de SCPI peut-elle bloquer ?

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  • Article written by Manuel RAVIER
  • Co-fondateur, Investissement-Locatif.com
Publié le samedi 13 décembre 2025
Summary
Comprendre la revente de parts SCPI : pourquoi ce n’est pas instantané 
Les 2 grands mécanismes : capital variable vs capital fixe 
Problème de revente : les causes les plus fréquentes 
Délais : à quoi s’attendre et comment suivre 
Comment céder ses parts : étapes claires 
Que faire si la revente est difficile
Comment éviter les problèmes de revente avant d’investir
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Vous avez investi pour toucher des revenus sans gérer un bien en direct. Puis vient la question qui fâche : la sortie. Quand on cherche “problème revente SCPI”, c’est souvent parce qu’on veut récupérer son argent vite, ou au bon prix, et qu’on tombe sur des délais, une file d’attente, ou une décote.

Une chose est à avoir en tête : ici, la vente ne se fait pas comme pour une action cotée. Selon le mode de fonctionnement du produit et l’état du marché, la cession peut prendre du temps, et le prix obtenu peut bouger.

Dans cet article, on répond aux questions utiles : pourquoi ça peut bloquer, comment fonctionne le marché secondaire, quoi faire si votre demande reste en attente, et ce qui change quand on détient ce support en direct ou via une assurance vie.

Comprendre la revente de parts SCPI : pourquoi ce n’est pas instantané 

Vous détenez des parts d’une SCPI qui possède des immeubles. Quand vous voulez sortir, vous ne vendez pas un bien :

  • vous cédez vos parts à un autre investisseur,

  • vous passez par le mécanisme prévu par la structure.

Tout dépend de la contrepartie. Pour que la cession se fasse, il faut quelqu’un en face. Si les nouveaux acheteurs ralentissent, ou si beaucoup d’associés veulent sortir simultanément, la liquidité se tend et les délais s’allongent.

Autre point pratique : la sortie ne suit pas les mêmes règles selon le cadre du produit. Dans certains cas, les ordres d’achat et de vente se rencontrent sur un marché secondaire. Dans d’autres, la sortie passe par un système de retraits compensés par les souscriptions, géré par la société de gestion.​

Les 2 grands mécanismes : capital variable vs capital fixe 

Pour comprendre un blocage, commencez par identifier le “cadre”. Les règles changent selon que le capital est variable ou fixe. Beaucoup de déceptions viennent d’une attente simple : “je vends quand je veux”, alors que la mécanique est plus encadrée.

Capital variable : sortie via une demande de retrait 

Ici, vous déposez une demande de retrait. La sortie se fait quand il y a, en face, suffisamment de nouvelles souscriptions sur la période.

Quand les demandes de sortie dépassent les souscriptions, une file se forme. Vos parts peuvent passer “en attente de retrait”. Cela ne veut pas dire que la demande est rejetée, mais qu’elle attend son tour selon les règles prévues.

À retenir : le délai dépend du rythme des souscriptions et du volume de demandes de retrait.​

Capital fixe : vente sur un marché secondaire 

Ici, la cession passe par un marché secondaire organisé par confrontation d’ordres. Il existe des acheteurs, des vendeurs, et une transaction a lieu quand les prix se rencontrent.

Si les acheteurs se font rares, l’ordre peut rester en attente. Et si vous voulez aller plus vite, il faut souvent baisser le prix, donc accepter une décote.

À retenir : sur ce cadre, le prix et le délai suivent l’offre et la demande.​

Le rôle de la société de gestion 

Dans les deux cas, la société de gestion centralise et applique les règles :

  • enregistrement des demandes,

  • tenue du registre,

  • organisation du marché secondaire quand il existe,

  • information des associés.

En revanche, si la demande d’achat est faible, elle ne peut pas “fabriquer” une contrepartie, donc les délais peuvent s’étirer.​

Le problème de revente provient d'un déséquilibre : trop de vendeurs, pas assez d’acheteurs, ou un prix qui ne colle plus au niveau de marché.

Problème de revente : les causes les plus fréquentes 

Quand une vente traîne ou se fait à un prix décevant, ce n’est pas forcément un souci “technique”. Le plus souvent, c’est un déséquilibre : trop de vendeurs, pas assez d’acheteurs, ou un prix qui ne colle plus au niveau de marché.

Pas assez d’acheteurs en face

C’est la cause la plus fréquente.

  • En capital variable, moins de souscriptions signifie plus d’attente pour les demandes de retrait.

  • En capital fixe, le carnet d’ordres se vide côté acheteurs et les ventes mettent plus de temps.

Ce phénomène ressort quand le marché devient plus prudent ou quand l’immobilier traverse une phase difficile.​

Un prix de vente trop haut 

Sur un marché d’ordres, un prix trop haut peut bloquer l’exécution. Si vous devez sortir vite, le prix devient un levier, mais il réduit le montant récupéré.

Dans l’autre cadre, la question du prix se pose aussi, mais via la valeur retenue pour la sortie si elle est ajustée à la baisse.​

Trop de demandes de sortie en même temps 

Même un véhicule bien géré peut subir une vague de sorties. Les causes peuvent venir du contexte (taux, immobilier) ou d’éléments internes (baisse de revenu distribué, inquiétude des épargnants).

Quand cela arrive, la mécanique ralentit : file côté retraits, ou délais sur le marché d’ordres.​

Un marché étroit sur certaines SCPI 

Toutes les SCPI n’ont pas le même volume d’échanges. Quand le marché est petit, quelques vendeurs suffisent à bloquer la fluidité.

Facteurs courants :

  • Taille plus faible

  • Patrimoine concentré

  • Actifs moins faciles à céder vite

  • Endettement plus élevé, qui pèse quand les taux montent

Frais et fiscalité 

Même quand la vente se fait, le montant net peut surprendre à cause des frais et de l’imposition. Sur certaines SCPI fiscales, sortir tôt peut réduire l’intérêt global de l’opération, même si la cession reste possible.

Délais : à quoi s’attendre et comment suivre 

Il n’existe pas un délai unique. Il dépend du cadre, du nombre de vendeurs, et de la demande en face. En période calme, cela peut aller vite, mais en période tendue, l’attente peut durer.

Ce qui fait varier le délai

  • Le mode de sortie : retrait compensé par des souscriptions ou marché d’ordres

  • Le volume de demandes de sortie

  • Le prix demandé, surtout sur le marché secondaire

  • La taille du marché et le niveau d’échanges

Comment suivre concrètement

  • Relire la note d’information pour connaître les règles

  • Suivre les publications périodiques

  • Contacter la société de gestion pour confirmer l’enregistrement et l’état d’avancement

Comment céder ses parts : étapes claires 

Avant toute démarche, vérifiez si vous détenez en direct ou via assurance vie. Ensuite, identifiez le cadre (capital variable ou fixe), car la procédure change.

Détention en direct, capital variable 

  • Demander le formulaire de retrait

  • Envoyer la demande complète

  • Obtenir une confirmation d’enregistrement

  • Suivre l’avancement si une file existe

  • Vérifier le règlement à l’exécution

Détention en direct, capital fixe 

  • Demander les modalités du marché secondaire

  • Déposer un ordre avec prix et quantité

  • Suivre les confrontations et le statut de l’ordre

  • Ajuster le prix si l’ordre n’est pas exécuté

  • Contrôler le décompte après vente

Détention via assurance vie 

Ici, vous sortez via une opération sur le contrat.

  • Rachat partiel ou total, ou arbitrage

  • Délais liés au contrat et à l’assureur

  • Valeur retenue selon les règles de valorisation du contrat

Le but est de choisir une option cohérente avec votre délai et la perte que vous acceptez.

Que faire si la revente est difficile

Si vous avez besoin d’argent vite, la tentation est de “forcer” la vente. Mauvaise idée si cela vous amène à accepter un prix trop bas. Le but est de choisir une option cohérente avec votre délai et la perte que vous acceptez.

Ajuster le prix si vous êtes sur un marché d’ordres

Si vous êtes en capital fixe, le prix est votre levier. Un ordre placé trop haut peut rester en attente. Baisser le prix augmente la probabilité d’exécution, mais réduit le montant encaissé.

Bon réflexe : fixez à l’avance un prix minimum, puis respectez-le.

Patienter si vous êtes dans une file d’attente

Si vous êtes en capital variable et que vos parts sont “en attente de retrait”, vous êtes dans une logique de file. Dans ce cadre, accélérer est rare sans changer d’approche.

Ce que vous pouvez faire :

  • Vérifier que la demande est bien enregistrée (date, nombre de parts).

  • Suivre les infos publiées et les messages du gestionnaire.

  • Éviter de multiplier les démarches inutiles qui ne font pas avancer le dossier.

Éviter la vente sous contrainte

Si le besoin de liquidités vient d’un imprévu, posez le sujet dans cet ordre :

  • Le montant à trouver à court terme.

  • Le délai réel dont vous disposez.

  • Le niveau de baisse de prix acceptable.

Parfois, vendre une partie suffit. Parfois, il vaut mieux utiliser une épargne plus liquide, si vous en avez, et repousser la vente à une période moins tendue.

Revoir votre allocation si vous êtes sur-exposé

Un blocage à la sortie met souvent en évidence un déséquilibre : trop d’immobilier “papier” dans le patrimoine, pas assez de réserve disponible. Ce type de support se pense sur plusieurs années. La réserve de sécurité doit être placée ailleurs, sur des supports plus disponibles.

Comment éviter les problèmes de revente avant d’investir

La règle de base : investir uniquement l’argent dont vous n’aurez pas besoin à court terme. Ensuite, sélectionnez avec un filtre “sortie”, pas uniquement avec un taux de distribution.

Choisir un cadre adapté à votre besoin de liquidités

  • Si vous avez une date de sortie probable, évitez de compter sur une vente rapide.

  • Comprenez la différence entre capital variable (sortie liée aux souscriptions) et capital fixe (vente via marché d’ordres).

Le choix dépend surtout de votre horizon, pas d’une promesse de rapidité.

Regarder la profondeur du marché et la taille

Plus une SCPI est petite, plus la sortie peut se bloquer vite quand beaucoup de porteurs vendent en même temps. Une SCPI plus grosse a souvent plus d’échanges, donc une sortie plus fluide en pratique, sans garantie.

À vérifier dans les documents :

  • Taille et évolution de la collecte.

  • Présence de retraits en attente ou volume d’échanges.

  • Politique de prix et qualité de la communication du gestionnaire.

Évaluer la qualité et la diversification du patrimoine

Un patrimoine concentré sur peu d’actifs, une seule zone, ou un seul type d’immeubles réagit plus mal quand l’immobilier se retourne. Plus la diversification est élevée, plus la gestion est souple en phase difficile.

Ne pas oublier l’enveloppe de détention

La détention en direct et via assurance vie ne donnent pas les mêmes règles de sortie.

  • En direct : vous dépendez du mécanisme prévu (retrait ou marché d’ordres).

  • Via assurance vie : vous dépendez aussi des règles du contrat, des délais de traitement, et des supports disponibles.

Avant d’investir, lisez les règles de sortie du produit et celles du contrat, pas uniquement la brochure.

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