Une SCI est-elle soumise à la TVA ?

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  • Article written by Mickaël ZONTA
  • Co-fondateur, Investissement-Locatif.com
Temps de lecture 4 minutes Publié le jeudi 06 novembre 2025
Summary
Les cas où une SCI est soumise à la TVA
Les cas d’exonération de TVA pour une SCI
Les obligations de déclaration de la TVA pour une SCI
Optimisation fiscale d’une SCI : bien gérer la TVA pour maximiser les avantages
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Une SCI est-elle soumise à la TVA ? La réponse dépend du type de location et du régime choisi. Ce n’est pas une règle universelle, mais une mécanique fiscale subtile que chaque propriétaire doit comprendre avant d’agir. Si votre SCI loue des locaux nus à usage d’habitation, elle est généralement exonérée de TVA, sauf option volontaire.

En revanche, une SCI qui loue des locaux meublés ou professionnels peut être assujettie à la TVA, parfois automatiquement. Tout dépend du bail, du type de locataire et surtout de l’activité exercée par la SCI au regard du fisc. La TVA peut être un levier stratégique : elle permet parfois de récupérer les taxes sur les travaux ou les achats. Mais elle implique aussi des obligations comptables, des déclarations régulières et une gestion rigoureuse des flux financiers.

Les cas où une SCI est soumise à la TVA

Contrairement à ce que beaucoup pensent, une SCI peut être soumise à la TVA. Ce n’est pas automatique, mais cela arrive. L’assujettissement dépend de la nature des biens loués, du type de locataire et du régime fiscal choisi par la SCI.

Les SCI qui louent des biens meublés

La location meublée est l'un des cas les plus courants où une SCI peut être soumise à la TVA. En effet, lorsqu’une SCI loue un bien immobilier meublé, elle peut choisir d’assujettir cette activité à la TVA, ce qui lui permet de récupérer la TVA payée lors de l'achat du bien ou des travaux réalisés.

Mains sur calculatrice posée sur document fiscal illustrant le calcul précis de la TVA pour une SCI en activité locative

Exemple, imaginons une SCI qui achète un appartement à 200 000 € pour le louer en meublé. Si elle choisit d’appliquer la TVA, elle pourra récupérer la TVA payée sur cet achat, soit 20 % de 200 000 €, donc 40 000 €. Cela permet à la SCI d’alléger ses coûts d’acquisition. Ce type de location est particulièrement avantageux pour les SCI qui pratiquent la location de courte durée, comme les locations saisonnières ou via des plateformes comme Airbnb.

Les SCI qui louent des locaux commerciaux ou professionnels

Si une SCI loue des biens immobiliers destinés à un usage commercial ou professionnel comme des bureaux, commerces…, elle est généralement soumise à la TVA. Ce type de location est considéré comme une opération économique, ce qui rend la TVA applicable. En revanche, si le bien est destiné à un usage d'habitation, la location est en principe exonérée de TVA, sauf exception.

Prenons l'exemple d'une SCI qui détient un local commercial loué à un restaurateur. La SCI percevra un loyer mensuel de 5 000 € HT, auquel elle ajoutera la TVA (20 %), soit 1 000 € de TVA. Ainsi, le locataire devra payer un total de 6 000 €, dont 1 000 € de TVA que la SCI devra reverser à l’État.

Les SCI réalisant des ventes immobilières

Une SCI peut également être soumise à la TVA lorsqu’elle effectue des ventes immobilières. La vente d'un bien immobilier neuf, c'est-à-dire moins de 5 ans après sa construction, est soumise à la TVA, sauf exceptions. Si la SCI revend un bien immobilier dans un délai de 5 ans après sa construction, elle devra appliquer la TVA, même si le bien était initialement acheté pour être loué.

Supposons qu’une SCI achète un immeuble neuf pour le louer pendant deux ans, puis décide de le revendre. Comme l’immeuble est encore considéré comme un bien neuf, la SCI devra appliquer la TVA sur le prix de vente. Si le bien est vendu 300 000 €, la SCI devra ajouter 20 % de TVA, soit 60 000 €, ce qui représente une somme substantielle à reverser.

Les SCI effectuant des travaux de promotion immobilière

Les SCI qui réalisent des travaux de promotion immobilière peuvent également être soumises à la TVA. Dans ce cadre, elles achètent des terrains ou des immeubles pour les développer et les revendre à des particuliers ou à des entreprises. Cette activité, qualifiée de « promotion immobilière », est soumise à la TVA, ce qui permet à la SCI de récupérer la TVA sur ses achats de biens et de services nécessaires à la réalisation des travaux.

Exemple, imaginons une SCI qui achète un terrain pour 100 000 € et y construit des appartements qu’elle revendra. Les travaux de construction et les matériaux achetés pour cette opération, comme le béton, les matériaux de finition… seront soumis à la TVA, et la SCI pourra récupérer cette TVA pour alléger ses coûts d'investissement.

Les SCI et la location de logements meublés ou commerciaux sous certains régimes fiscaux

Les SCI peuvent choisir entre plusieurs régimes fiscaux et cela influence directement leur statut vis-à-vis de la TVA. Par exemple, les SCI soumises au régime de la TVA sur le chiffre d'affaires doivent appliquer la TVA sur toutes leurs locations de biens immobiliers, y compris les logements meublés ou commerciaux. Il est important de noter que le choix du régime fiscal doit être effectué dès la création de la SCI.

Les cas d’exonération de TVA pour une SCI

Toutes les SCI ne sont pas soumises à la TVA. Certaines bénéficient d’une exonération automatique, d’autres peuvent l’éviter par choix stratégique

Les SCI louant des biens nus à usage d’habitation

L’un des cas les plus fréquents d’exonération de TVA concerne les SCI qui louent des logements nus destinés à l'habitation :

  • Par défaut, la location de biens immobiliers nus à usage d'habitation est exonérée de TVA ;
  • Cela signifie qu'une SCI qui loue des appartements ou des maisons sans meubles n'aura pas à appliquer la TVA sur les loyers perçus.

 

Exemple : une SCI possède un immeuble de 10 appartements qu'elle loue à des particuliers. Si les appartements sont loués nus (sans meubles), la SCI ne facturera pas de TVA sur les loyers mensuels. Ce cas est l’une des exonérations les plus courantes pour une SCI et il s’applique à la majorité des locations d’habitation.

Les SCI familiales : exonération de TVA en cas de location non professionnelle

Une SCI familiale qui possède des biens immobiliers et les loue à des membres de la famille peut également bénéficier d’une exonération de TVA. Si cette activité est considérée comme non professionnelle, c’est-à-dire si elle ne génère pas de revenus dans une logique commerciale, la SCI n’est pas soumise à la TVA.

Exemple :

  • Une SCI familiale détient une maison qu’elle loue à ses membres ;
  • Si cette activité ne relève pas d’une stratégie d’investissement immobilier à but lucratif, elle restera exonérée de TVA.

 

Cette exonération est particulièrement avantageuse pour les SCI qui ne sont pas orientées vers des objectifs d'investissement commerciaux, mais qui gèrent un patrimoine familial.

La location de terrains non aménagés par une SCI

Les terrains non aménagés ou nus sont également exonérés de TVA lorsqu’ils sont loués. Une SCI qui possède un terrain nu et décide de le louer pour un usage agricole, commercial ou autre bénéficiera de cette exonération. Cependant, il est important de noter que la location de terrains aménagés ou destinés à un usage spécifique comme un parking pourrait ne pas bénéficier de cette exonération.

Imaginons une SCI propriétaire d’un terrain agricole qu’elle loue à un exploitant. La SCI ne facturera pas de TVA sur le loyer, car il s’agit d’une location de terrain nu à usage non commercial. Cela peut représenter une économie importante, car la TVA aurait pu alourdir les coûts pour le locataire.

Les SCI qui optent pour le régime de la TVA sur marge

Une SCI qui effectue des opérations immobilières et qui choisit le régime de la TVA sur marge peut également être exonérée de TVA sur certaines transactions. Ce régime est appliqué lors de la revente de biens immobiliers acquis sans TVA ou achetés à un prix inférieur à la valeur du marché. Cela permet à la SCI de ne pas avoir à appliquer la TVA sur la totalité de la vente, mais seulement sur la marge réalisée entre le prix d’achat et le prix de vente.

Exemple :

  • Une SCI achète un bien immobilier d’occasion pour 100 000 € HT et le revend 120 000 € ;
  • Si elle applique la TVA sur marge, elle ne calculera la TVA que sur la différence, soit 20 000 € ;
  • En revanche, la TVA ne sera pas appliquée sur l'intégralité de la vente.

 

Ce régime permet à la SCI d’alléger sa fiscalité et de ne pas surcharger son locataire ou acheteur de TVA.

Les SCI dont l’activité est non professionnelle ou non commerciale

Si la SCI exerce une activité purement civile, sans objectif commercial, elle peut être exonérée de TVA. Cela concerne les SCI qui ne réalisent pas de bénéfices importants, ou celles dont l’activité consiste uniquement à détenir et gérer des biens immobiliers à titre privé. Il en va de même pour les SCI qui ne sont pas activement impliquées dans des transactions immobilières régulières.

Prenons encore un exemple. Une SCI qui détient un bien immobilier pour le louer à des membres de la famille ou sans objectif de réaliser un bénéfice commercial, mais pour en assurer la gestion ou la transmission, pourra bénéficier de l'exonération de TVA. L’activité de cette SCI ne créant pas de flux commerciaux importants, elle est exonérée de cette taxe.

Les SCI de logement social ou pour les personnes à revenus modestes

Certaines SCI peuvent bénéficier d’une exonération de TVA en fonction du type de bien qu’elles proposent à la location. C'est le cas des SCI qui investissent dans des logements sociaux ou des logements destinés à des personnes à revenus modestes. Ces dispositifs sont souvent prévus pour encourager l'investissement dans l’habitat à but social.

Deux personnes analysent des graphiques et utilisent une calculatrice pour préparer la déclaration de TVA d’une SCI sur bureau blanc

Voici un autre exemple. Une SCI construit des logements sociaux. Elle les met en location à des loyers modérés pour des personnes à revenus faibles peut être exonérée de TVA. Cette mesure encourage la construction de logements abordables et permet à la SCI de bénéficier de certains avantages fiscaux.

Les obligations de déclaration de la TVA pour une SCI

Dès qu’une SCI est soumise à la TVA, elle doit respecter des obligations déclaratives strictes et régulières. Ces obligations concernent la facturation, la collecte, la déclaration et le reversement de la TVA à l’administration fiscale.

Les types de déclarations de TVA pour une SCI

Une SCI soumise à la TVA doit effectuer des déclarations régulières à l’administration fiscale. Selon son chiffre d'affaires et son régime fiscal, les déclarations peuvent être mensuelles, trimestrielles ou annuelles. Voici un aperçu des principales déclarations de TVA auxquelles une SCI peut être soumise :

Déclaration mensuelle

Si le chiffre d'affaires annuel de la SCI est supérieur à un certain seuil, elle devra déclarer la TVA chaque mois. Cette déclaration est obligatoire pour les SCI qui génèrent des revenus importants, comme celles ayant une activité de location meublée ou de vente de biens immobiliers.

Déclaration trimestrielle

Si le chiffre d'affaires est inférieur à ce seuil, la SCI peut opter pour une déclaration trimestrielle. Cela permet de simplifier les démarches fiscales, tout en assurant une gestion correcte de la TVA.

Déclaration annuelle (franchise en base de TVA)

Certaines SCI, notamment celles dont l'activité est modeste, peuvent bénéficier d’un régime de franchise de TVA. Dans ce cas, la SCI ne collecte pas la TVA sur ses loyers et n’a pas à la reverser. Toutefois, elle doit effectuer une déclaration annuelle pour justifier de son statut.

Les informations à inclure dans la déclaration de TVA

Lorsqu’une SCI déclare sa TVA, elle doit fournir certaines informations détaillées à l’administration fiscale. Voici les informations principales à indiquer :

  • Le montant total de la TVA collectée : cela comprend la TVA perçue sur les loyers ou sur la vente de biens immobiliers ;
  • Le montant de la TVA déductible : cela inclut la TVA sur les achats de biens et services, comme les travaux de rénovation ou l’achat de matériel ;
  • Le montant net à reverser à l’État : la différence entre la TVA collectée et la TVA déductible. Si la TVA collectée est supérieure, la SCI devra reverser le solde. Si la TVA déductible est plus élevée, la SCI pourra récupérer l'excédent.

 

Les dates limites pour déposer la déclaration de TVA

Le respect des délais de dépôt des déclarations de TVA est essentiel pour éviter des pénalités. En général, les SCI doivent respecter les dates suivantes :

  • Déclaration mensuelle : elle doit être déposée avant le 15 du mois suivant. Par exemple, la déclaration de TVA pour le mois de janvier doit être déposée avant le 15 février ;
  • Déclaration trimestrielle : elle doit être déposée avant le 15 du mois suivant chaque trimestre. Pour le premier trimestre (janvier-mars), la déclaration doit être faite avant le 15 avril, etc ;
  • Déclaration annuelle : elle est généralement à effectuer avant le 2e jour ouvré suivant le 1er mai.

 

Respecter ces dates est primordial. En cas de retard, des pénalités de 10 % sont appliquées, et si le retard dépasse 30 jours, des amendes plus lourdes peuvent s’ajouter.

Les sanctions en cas de non-déclaration ou de déclaration incorrecte

Les sanctions en cas de non-respect des obligations fiscales sont sévères. Si la SCI ne déclare pas sa TVA dans les délais, elle s’expose à des amendes. De plus, si une déclaration est incorrecte, des redressements fiscaux peuvent être appliqués. Voici les principales sanctions possibles :

  • Amende pour déclaration tardive : un pourcentage de la TVA due peut être ajouté à la somme à payer si la déclaration est en retard ;
  • Régularisation de la TVA : en cas de déclaration incorrecte, la SCI devra régulariser la TVA et s'acquitter de la différence, avec des intérêts de retard ;
  • Pénalités pour non-paiement : si la SCI ne reverse pas la TVA qu'elle a collectée, des pénalités et des majorations peuvent s’ajouter au montant dû.

 

Optimisation fiscale d’une SCI : bien gérer la TVA pour maximiser les avantages

La question de savoir si une SCI est soumise à la TVA dépend de plusieurs facteurs clés : le type de bien loué, l'usage du bien et le régime fiscal choisi. Si la location est meublée ou commerciale, la TVA peut s’appliquer. En revanche, pour les locations nues ou familiales, une exonération est souvent possible, ce qui peut être bénéfique d'un point de vue fiscal.

Comprendre ces subtilités fiscales permet à une SCI de maximiser ses avantages et de gérer efficacement sa trésorerie, tout en évitant des erreurs coûteuses. Il est aussi conseillé de bien connaître ses obligations, telles que la déclaration régulière de la TVA et de respecter les délais pour éviter les pénalités.

Si vous souhaitez approfondir vos connaissances fiscales ou optimiser la gestion de votre SCI, n'hésitez pas à consulter un expert-comptable ou un conseiller fiscal spécialisé. Une bonne gestion de la TVA est un levier stratégique pour votre SCI et un gage de succès à long terme. Envie d'en savoir plus sur l'optimisation fiscale de votre SCI ? Contactez-nous dès aujourd'hui pour une consultation personnalisée !

FAQ : 1. Est-ce que la TVA s’applique sur les loyers commerciaux ou professionnels ?

Oui, les SCI qui louent des biens à usage commercial ou professionnel doivent généralement appliquer la TVA. Cette taxe est applicable sur les loyers, et la SCI doit reverser la TVA collectée à l’administration fiscale.

2. Peut-on récupérer la TVA sur les travaux réalisés par une SCI ?

Oui, si la SCI est assujettie à la TVA (par exemple pour la location de locaux commerciaux ou meublés), elle peut récupérer la TVA payée sur les travaux de rénovation ou d’aménagement réalisés sur les biens immobiliers.

3. Une SCI doit-elle déclarer la TVA même si elle est exonérée ?

Non, si la SCI est exonérée de TVA, elle n’a pas à collecter ni à reverser de TVA. Toutefois, elle doit parfois remplir une déclaration annuelle pour justifier de son statut fiscal.

4. Est-ce qu’une SCI peut choisir d’être exonérée de TVA sur ses locations ?

Oui, une SCI peut opter pour l'exonération de TVA, notamment si elle loue des biens à usage d'habitation nu. Cette option permet à la SCI de ne pas appliquer de TVA sur les loyers perçus, mais elle doit respecter des critères précis.

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