Risque de perte en capital : la SCPI est-elle sûre ?

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  • Article written by Manuel RAVIER
  • Co-fondateur, Investissement-Locatif.com
Publié le lundi 15 décembre 2025
Summary
Comprendre la perte de capital en SCPI avant d’investir
Comment est fixé le prix des parts d’une SCPI
Les différents types de SCPI et leur impact sur le risque de perte de capital
Les principales causes de perte de capital en SCPI
Perte de capital, revenus et revente : bien séparer les sujets
Comment limiter le risque de perte de capital en SCPI
SCPI et assurance vie : intérêt et limites face au risque de perte
Faut-il avoir peur de la perte de capital en SCPI ? Points à vérifier avant d’acheter
Frais et fiscalité : comment ils amplifient une perte
SCPI : perte latente vs perte réalisée
Conclusion : comprendre le risque et cadrer son investissement
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Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) permettent d’investir dans l’immobilier en achetant des parts SCPI, sans gérer soi-même des biens. Beaucoup d’épargnants les choisissent pour viser des revenus locatifs, via un placement immobilier plus simple que l’achat en direct.

Mais une question revient souvent avant un investissement dans une SCPI : peut-on subir une perte de capital SCPI ? La réponse est oui. Le prix des parts SCPI peut baisser si la valeur des immeubles recule ou si le marché immobilier se retourne. Et au moment d’une cession de parts, la revente peut se faire avec une décote, surtout sur le marché secondaire.

Dans cet article, on explique d’où vient le risque de perte de capital, dans quels cas la perte de capital arrive, et comment minimiser le risque de perte avec des règles simples de sélection et de gestion scpi.

Comprendre la perte de capital en SCPI avant d’investir

Une SCPI permet d’investir dans l’immobilier en achetant des parts. Vous ne gérez ni les locataires ni les travaux. Une société de gestion s’en charge, puis elle redistribue une partie des loyers.

Quand on parle de perte de capital, on parle de la valeur de vos parts. Si vous achetez à un prix donné et que vous revendez plus bas, vous récupérez moins que votre mise. Ce risque existe même si la SCPI continue à verser des revenus, car le revenu et le prix des parts ne bougent pas toujours ensemble.

Trois points expliquent l’essentiel. La valeur des immeubles peut baisser quand le marché immobilier se dégrade. Le prix des parts peut alors être revu à la baisse pour refléter cette valeur. Enfin, la revente n’est pas instantanée : selon la SCPI, il faut attendre qu’un acheteur se présente ou que la demande revienne, et cela peut entraîner une décote.

À garder en tête : investir en SCPI, c’est investir en immobilier. Il y a un risque de baisse de valeur. Le but n’est pas de l’ignorer, mais de le comprendre avant d’acheter.

Comment est fixé le prix des parts d’une SCPI

Une part représente une fraction d’un patrimoine immobilier géré collectivement. Son prix vise à rester cohérent avec la valeur des immeubles détenus. Il ne varie pas en continu comme une action, mais il peut être revu à la hausse ou à la baisse.

Les repères qui servent à estimer la valeur d’une SCPI

On retrouve trois notions dans les documents de la SCPI.

  • Valeur de réalisation : valeur du patrimoine si l’on vendait les immeubles, nette des dettes

  • Valeur de reconstitution : valeur de réalisation + frais liés à l’achat des immeubles

  • Prix de souscription : prix payé lors de l’achat des parts

Ces repères servent à vérifier si le prix demandé reste cohérent avec la valeur des actifs. Quand la valeur du patrimoine recule, le prix des parts peut finir par baisser.

Pourquoi le prix des parts peut bouger

Le facteur principal, c’est l’évolution du marché immobilier. Si les immeubles valent moins, la valeur d’expertise baisse, puis la valeur de réalisation et la valeur de reconstitution peuvent reculer.

La gestion compte aussi. Une société de gestion peut arbitrer des actifs, financer des travaux, ou modifier l’exposition à certains secteurs. Ces choix peuvent stabiliser la valeur, ou au contraire la fragiliser si la stratégie colle mal au contexte.

Exemple simple pour comprendre la perte de capital

Vous achetez une part à 200 €. Un an plus tard, la valeur de reconstitution recule et passe de 210 € à 190 € après une baisse des prix de l’immobilier sur le type d’actifs détenus. La SCPI peut ajuster son prix de souscription vers le bas. Si vous revendez à ce moment, vous actez une perte en capital, même si vous avez touché des revenus pendant la période.

Les différents types de SCPI et leur impact sur le risque de perte de capital

Toutes les SCPI n’ont pas le même fonctionnement à l’achat et à la revente. Cette différence joue surtout sur la liquidité, donc sur la facilité à sortir au bon prix. Dans les deux cas, la valeur peut baisser si l’immobilier détenu baisse.

SCPI à capital variable : ce que ça change à l’achat et à la revente

Une SCPI à capital variable émet des parts quand il y a de la demande. En général, l’achat se fait au prix de souscription fixé par la SCPI.

À la revente, vous demandez le retrait de vos parts. La SCPI vous rembourse si elle trouve en face des souscriptions suffisantes, ou si elle peut organiser la sortie dans ses règles. Quand le marché est tendu, les délais peuvent s’allonger. Et si la valeur des immeubles a reculé, le prix des parts peut être révisé à la baisse, ce qui se traduit par une perte en capital au moment où vous sortez.

SCPI à capital fixe : le rôle du marché secondaire

Dans une SCPI à capital fixe, le nombre de parts évolue moins souvent. Pour revendre, on passe par un marché secondaire, avec des ordres d’achat et de vente.

Conséquence simple : si les vendeurs sont plus nombreux que les acheteurs, le prix de transaction peut baisser. Vous pouvez donc subir une décote par rapport à votre prix d’achat, même si la valeur des immeubles n’a pas bougé fortement. À l’inverse, si la demande est forte, le prix peut se tenir.

En pratique, où se situe le risque le plus visible

  • Le risque “immobilier” existe dans tous les cas : si la valeur des actifs baisse, le prix des parts finit par suivre.

  • Le risque “revente” varie selon la structure : la SCPI à capital fixe dépend du marché secondaire, la SCPI à capital variable dépend du volume d’acheteurs en face des retraits.

L’idée n’est pas de dire qu’un modèle est meilleur. Il faut surtout comprendre comment vous sortez, et dans quelles conditions une baisse de prix peut se matérialiser.

Les principales causes de perte de capital en SCPI

Le capital baisse quand la valeur des immeubles ou les conditions de revente se dégradent. Voici les leviers qui pèsent le plus.

Fluctuations du marché immobilier

  • Hausse des taux. Des taux plus élevés font baisser la valeur actualisée des loyers et alourdissent le coût de la dette. Les expertises peuvent alors reculer.

  • Chocs sectoriels. Bureaux affectés par le télétravail, commerces par l’e-commerce, logistique et santé plus résilientes selon les périodes. Quand un segment se détend, les valeurs baissent.

  • Cycle économique. Moins de demande locative, plus de négociation sur les loyers, remontée des taux de vacance.

Conséquence directe: si les expertises annuelles baissent, la valeur de réalisation et la valeur de reconstitution reculent, puis le prix de souscription peut s’ajuster.

Qualité et localisation des actifs

  • Emplacements secondaires ou actifs obsolètes. Plus sensibles aux baisses de prix, aux coûts de remise aux normes et à la vacance.

  • Travaux et normes (énergie, accessibilité). Des capex élevés pèsent sur la valeur nette.

Perte de capital, revenus et revente : bien séparer les sujets

En SCPI, trois questions se mélangent souvent. Est-ce que le revenu baisse. Est-ce que la valeur des parts baisse. Est-ce que je peux revendre quand je veux. Les trois sont liés, mais ce n’est pas la même chose.

Peut-on perdre en capital tout en touchant des revenus

Oui. Une SCPI peut continuer à encaisser des loyers et à distribuer, tout en voyant la valeur de ses immeubles baisser. Dans ce cas, vous recevez des revenus, mais le prix de la part finit par refléter la baisse du patrimoine.

Exemple simple. Vous achetez 50 parts à 200 €, soit 10 000 €. Vous touchez 450 € de revenus sur l’année. Si, dans le même temps, le prix de la part passe à 185 €, la valeur de vos parts tombe à 9 250 €. Vous avez encaissé 450 €, mais votre capital a baissé de 750 €. Le résultat total dépend donc du revenu et du prix de revente.

Le risque de revente et le marché secondaire

La SCPI n’est pas un produit à sortie instantanée. Selon le type de SCPI, la revente passe soit par un mécanisme de retrait, soit par un marché secondaire avec acheteurs et vendeurs.

Quand il y a plus de vendeurs que d’acheteurs, deux choses arrivent souvent.

  • Le délai de vente s’allonge.

  • Le prix de transaction baisse car il faut s’aligner sur la demande.

C’est là que la perte en capital devient concrète. Même si la SCPI verse encore des revenus, une sortie dans un mauvais moment peut se faire avec décote.

Ce qu’il faut retenir avant d’acheter

  • Le revenu dépend des loyers encaissés et des charges.

  • La valeur dépend du prix des immeubles et des conditions de marché.

  • La revente dépend de la liquidité, donc de l’équilibre entre acheteurs et vendeurs.

Une bonne lecture consiste à penser “horizon long” et à éviter d’investir une somme dont vous aurez besoin vite.

  • Concentration locative. Si un grand locataire part, le revenu chute et la valeur aussi.

Décisions et exécution de la société de gestion

  • Arbitrages tardifs ou mal ciblés. Conserver des actifs fragiles aggrave la baisse en cas de retournement.

  • Endettement et gestion de trésorerie. Un levier trop haut amplifie la baisse quand les taux montent.

  • Politique de dividende. Distribuer trop par rapport au cash-flow peut réduire les marges de manœuvre.

Liquidité et conditions de revente

  • Files d’attente à la sortie. Quand les retraits augmentent, la revente peut prendre du temps.

  • Décote sur transactions secondaires. Un excès de vendeurs sur le marché secondaire entraîne un prix de transaction plus bas que le prix de souscription.

  • Ajustements du prix des parts. Pour réaligner avec la valeur de reconstitution, la baisse se matérialise au moment où vous sortez ou lors d’une révision.

Comment limiter le risque de perte de capital en SCPI

On ne peut pas supprimer le risque, mais on peut le cadrer. L’idée est de mieux choisir ses supports et d’adapter le montant et la durée à sa situation.

Bien choisir la société de gestion

La SCPI est gérée par une société de gestion qui prend les décisions d’achat, de vente, de travaux et de financement. C’est elle qui pilote le risque.

Points à regarder dans les documents publics

  • Agrément AMF de la société de gestion.

  • Historique du taux d’occupation et des loyers encaissés.

  • Niveau d’endettement et politique de recours au crédit.

  • Qualité et clarté des rapports annuels et bulletins trimestriels.

Une société de gestion solide cherche à garder un patrimoine loué, diversifié, et à ajuster sa stratégie quand le marché change.

Diversifier au lieu de miser sur une seule SCPI

Mettre tout sur une seule SCPI augmente le risque spécifique lié à son segment, son pays ou sa stratégie.

Quelques axes de diversification

  • Typologie d’actifs : bureaux, commerces, logistique, santé, résidentiel, hôtels, etc.

  • Zone géographique : France seule ou Europe, grandes métropoles ou régions.

  • Styles différents : une SCPI plus “cœur de ville” et une plus opportuniste, par exemple.

Cette diversification réduit l’impact d’un choc local ou sectoriel sur l’ensemble de votre capital.

Adapter le montant et l’horizon de placement

La SCPI reste un placement immobilier. Elle convient à de l’argent que vous n’avez pas besoin de récupérer vite.

Bon sens pratique

  • Montant : éviter d’y mettre une part trop élevée de son patrimoine liquide.

  • Durée : viser un horizon d’au moins 8 à 10 ans pour lisser les cycles.

  • Capacité à accepter les baisses temporaires de valeur sans devoir vendre.

Plus l’horizon est long, plus vous avez de chances de traverser les phases de baisse sans être forcé de céder vos parts à un mauvais moment.

SCPI et assurance vie : intérêt et limites face au risque de perte

Beaucoup d’investisseurs accèdent aux SCPI via un contrat d’assurance vie. L’objectif est souvent de chercher des revenus potentiels, tout en profitant du cadre fiscal et de la souplesse de l’enveloppe.

Comment fonctionne une SCPI dans un contrat d’assurance vie

Dans ce cas, ce n’est pas vous qui détenez directement les parts. C’est l’assureur. Votre contrat est investi sur un support représentatif d’une SCPI.

Concrètement

  • Vous arbitrez une partie de votre contrat vers une unité de compte adossée à une SCPI.

  • L’assureur gère les souscriptions et les retraits auprès de la société de gestion.

  • Les revenus et la valeur de ce support se reflètent dans la valeur de votre contrat.

Vous ne passez pas par le marché secondaire en direct. C’est l’assureur qui gère la relation avec la SCPI.

Impact sur la perte de capital

Le risque économique reste le même : si la valeur des immeubles baisse, la valeur de la SCPI baisse. La différence se situe dans la façon dont cela se traduit dans votre contrat.

Points clés

  • L’assureur valorise la part SCPI selon ses propres règles et calendriers.

  • Certains contrats lissent les variations, d’autres sont plus proches de la valeur de marché.

  • En cas de baisse forte, votre unité de compte recule, même si le mouvement peut être étalé.

L’enveloppe ne supprime donc pas le risque de perte. Elle change surtout le chemin par lequel ce risque se manifeste.

Détenir une SCPI via assurance vie ajoute une couche de frais : frais du contrat + frais de la SCPI.

Effet sur la liquidité

La sortie se fait auprès de l’assureur, qui vous rachète des unités de compte. Sur le papier, c’est souvent plus fluide que de gérer soi-même la revente de parts.

Mais il y a des limites

  • L’assureur peut restreindre les investissements ou les rachats sur certaines SCPI en cas de tension.

  • En situation extrême, des délais ou des mesures de blocage peuvent apparaître au niveau des supports.

Il faut donc lire les conditions du contrat : modalités de rachat, délais, frais d’arbitrage, règles propres aux supports immobiliers.

Frais et comparaison avec la détention en direct

Détenir une SCPI via assurance vie ajoute une couche de frais : frais du contrat + frais de la SCPI.

À vérifier

  • Frais sur versement du contrat.

  • Frais de gestion annuels sur unités de compte.

  • Éventuels frais spécifiques sur le support SCPI.

En échange, vous gagnez l’enveloppe fiscale et une gestion administrative plus simple. La comparaison se fait au cas par cas, selon votre durée de détention et votre taux marginal.

Faut-il avoir peur de la perte de capital en SCPI ? Points à vérifier avant d’acheter

La SCPI reste de l’immobilier. Donc la valeur peut monter ou baisser. La bonne approche n’est pas de chercher un produit “sans risque”, mais de vérifier si le support colle à votre horizon et si la SCPI est bien construite.

Les questions simples à se poser avant d’investir

  • Est-ce que je peux garder mes parts plusieurs années sans devoir vendre dans l’urgence ?

  • Est-ce que je suis prêt à voir la valeur baisser pendant une période, même si je touche des revenus ?

  • Est-ce que je comprends comment je revends, et dans quels délais ?

Si vous avez besoin de récupérer votre argent vite, la SCPI est souvent un mauvais outil.

Check-list rapide avant une acquisition de parts

Regardez ces points dans le rapport annuel et le bulletin trimestriel.

  • Patrimoine : types d’actifs, pays, concentration sur quelques immeubles ou locataires

  • Taux d’occupation : plus il est bas, plus le revenu et la valeur peuvent souffrir

  • Endettement : un levier élevé amplifie les mouvements quand les taux montent

  • Historique du prix de la part : stabilité, hausses, baisses, et explications données

  • Politique de travaux : gros chantiers prévus, budget, calendrier

  • Modalités de sortie : délais, mécanisme de retrait ou organisation des échanges sur le marché secondaire

L’objectif est de repérer les SCPI qui cumulent des fragilités, et d’éviter d’acheter “à l’aveugle”.

Le rôle des documents réglementaires et de l’AMF

Avant d’investir, lisez au minimum

  • La note d’information de la SCPI

  • Le dernier rapport annuel

  • Le dernier bulletin trimestriel

  • Les conditions de souscription et de retrait

Ces documents donnent les frais, les risques, la stratégie et les règles de revente. Ils permettent aussi de vérifier que la société de gestion est agréée et encadrée.

Frais et fiscalité : comment ils amplifient une perte

Quand on parle de perte en SCPI, on pense souvent à la baisse du prix de la part. En réalité, deux facteurs peuvent aggraver le résultat final : les frais et la fiscalité. Même si la valeur des parts bouge peu, ces “couches” peuvent faire passer votre bilan en négatif, surtout si vous revendez vite.

Frais de souscription et frais de gestion : leur effet sur le point mort

Les SCPI appliquent en général des frais à l’entrée. On les appelle souvent frais de souscription. Ils ne sont pas facturés comme une ligne séparée, mais ils réduisent mécaniquement ce que vous “récupérez” si vous sortez trop tôt. En clair, le jour où vous achetez, vous partez avec un handicap, car une partie de votre mise sert à financer les coûts liés aux acquisitions et à la commercialisation.

Ensuite, vous avez des frais de gestion, prélevés sur les loyers encaissés. Ils ne font pas baisser directement le prix de la part, mais ils réduisent le revenu distribué. Donc ils ralentissent votre capacité à compenser les frais d’entrée et une éventuelle baisse de valeur.

Le point mort, c’est le moment où ce que vous avez encaissé en revenus a “rattrapé” les frais de départ, puis où vous commencez à gagner de l’argent net. Plus vous revendez tôt, plus vous risquez de sortir avant ce point mort, même si la SCPI a bien fonctionné.

Ce qu’il faut retenir :

  • Les frais d’entrée pénalisent les détentions courtes.

  • Les frais de gestion réduisent le revenu net distribué.

  • Les deux ensemble rendent le “court terme” risqué en SCPI.

Fiscalité : en direct vs via assurance vie

La fiscalité peut aussi amplifier une perte, car elle s’applique sur les revenus perçus, même si la valeur des parts baisse.

En direct, les revenus issus des loyers sont en général imposés comme des revenus fonciers (avec prélèvements sociaux). Résultat : vous ne gardez pas l’intégralité du revenu distribué. Si, en parallèle, la valeur de la part recule, vous pouvez vous retrouver dans une situation frustrante : vous payez de l’impôt sur un revenu, mais votre capital baisse.

Via assurance vie, la logique change. Les revenus ne “tombent” pas dans votre poche de la même manière, ils sont capitalisés dans le contrat. La fiscalité dépend alors des règles du contrat, notamment en cas de rachat. Dans certains cas, cela permet de mieux contrôler le calendrier de l’impôt, donc d’éviter de payer trop tôt sur des revenus que vous souhaitez réinvestir.

Points pratiques à garder en tête :

  • En direct : fiscalité plus immédiate sur les revenus.

  • En assurance vie : fiscalité pilotée via les rachats, mais avec des frais du contrat et des règles propres à l’assureur.

  • Dans les deux cas : si vous sortez vite, frais + impôt peuvent suffire à rendre l’opération perdante.

SCPI : perte latente vs perte réalisée

Quand le prix d'une part baisse, beaucoup d'investisseurs s'inquiètent. Mais il faut distinguer deux situations : la baisse que vous voyez dans les documents, et la perte que vous actez vraiment en revendant. Cette différence compte, car elle change la façon de réagir.

Baisse du prix de part tant que vous ne vendez pas

Le prix de la part évolue en fonction des expertises immobilières et des décisions de la société de gestion. Si ce prix recule, cela signifie que la valeur estimée de votre placement a baissé. Mais tant que vous gardez vos parts, cette baisse reste "sur le papier".

Concrètement

  • Vous détenez toujours le même nombre de parts.

  • Vous continuez à recevoir des revenus si la SCPI distribue.

  • Rien ne vous oblige à matérialiser la baisse en vendant.

C'est ce qu'on appelle une perte latente. Elle existe dans la valorisation, mais elle n'a pas d'impact immédiat sur votre trésorerie. Votre capital potentiel a reculé, mais vous n'avez rien perdu de façon définitive.

Différence entre moins-value à la revente et baisse temporaire de valeur

La perte devient réelle quand vous vendez à un prix inférieur à votre prix d'achat. À ce moment-là, vous actez la moins-value. Vous récupérez moins que ce que vous avez mis, frais compris.

Exemple simple
Vous achetez à 200 € la part. Le prix passe à 185 € deux ans plus tard. Si vous revendez à ce moment, vous perdez 15 € par part. Mais si vous attendez et que le prix remonte à 205 € trois ans après, vous revendez avec un gain.

Conclusion : comprendre le risque et cadrer son investissement

Une SCPI peut générer des revenus réguliers, mais la valeur des parts peut baisser. Le risque de perte en capital vient de la valeur des immeubles, des choix de gestion et des conditions de revente. Il faut l’accepter, le mesurer et l’encadrer.

Ce qui fait la différence

  • Un horizon de détention long, pour ne pas vendre au mauvais moment.

  • Une sélection rigoureuse des SCPI et de la société de gestion.

  • Une diversification par secteurs et zones.

  • Une lecture attentive des documents et des modalités de sortie.

Avec cette méthode, vous réduisez la probabilité de matérialiser une baisse au pire moment. Et vous donnez à votre placement le temps de traverser les cycles.

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