Simulation loyer SCPI : combien pouvez-vous toucher ?
En SCPI, vous ne touchez pas un loyer “en direct”. Vous percevez des revenus distribués (souvent par acomptes). Une bonne simulation SCPI part donc du montant investi, du prix des parts, du taux de distribution, puis corrige avec les frais, dont la commission de souscription, et un point souvent oublié : les délais de jouissance.
On va faire une méthode de calcul claire, puis décliner la simulation SCPI en trois cas fréquents : achat au comptant, SCPI crédit (avec une simulation de crédit SCPI simple) et SCPI nue-propriété. On verra aussi ce que change une souscription en assurance vie.
Dernier point : une simulation donne un ordre de grandeur, pas une promesse. Le taux de distribution varie, la valeur des parts peut baisser, et il existe un risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Simulation SCPI : ce que vous pouvez calculer (et ce qui ne se simule pas parfaitement)
En SCPI, “loyer” = revenus distribués. Ils dépendent du taux de distribution, du nombre de parts, des délais de jouissance et des frais. On peut donc estimer des revenus potentiels annuels et mensuels, mais pas les garantir.
“Loyer SCPI” : revenus distribués, taux de distribution et acomptes
Les SCPI versent des revenus distribués, souvent par acomptes trimestriels. Le taux de distribution sert d’indicateur pour convertir un montant investi en revenus annuels. Il peut inclure des éléments non récurrents, comme des plus-values exceptionnelles. C’est pratique pour une estimation, mais il varie d’une année à l’autre.
Les variables à intégrer dans une simulation de SCPI
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Montant investi et prix de souscription de l’année.
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Commission de souscription, qui pèse surtout au départ.
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Délais de jouissance, qui décalent les premiers revenus.
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Type de SCPI (ex. SCPI capital variable), périodicité de versement et politique de la société de gestion.
Les limites d’un simulateur investissement SCPI
Un simulateur ne capte pas tout : vacance locative, renégociations de loyers, travaux, arbitrages d’actifs. Les revenus peuvent baisser et le prix de part peut varier. Il existe un risque de perte en capital et un délai de revente.
Comment faire une simulation loyer SCPI : méthode simple en 5 étapes (avec exemple)
L’objectif est de passer d’un montant investi à une estimation de revenus potentiels, en gardant les bons réflexes (frais, délais de jouissance, scénario prudent).
Étape 1 — Partir du montant investi et du prix de souscription
Vous commencez par le montant que vous mettez sur la table, puis vous le convertissez en parts SCPI.
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Donnée 1 : votre montant investi
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Donnée 2 : le prix de souscription année (prix d’une part)
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Calcul : Nombre de parts = Montant investi/Prix de souscription
Si la SCPI n’accepte pas les fractions de parts, vous arrondissez à l’entier inférieur et vous gardez le reste en cash.
Étape 2 — Estimer les revenus avec le taux de distribution
Le taux de distribution sert à estimer ce que la SCPI a distribué sur une année, par rapport au prix de part. Pour une simulation SCPI, vous pouvez l’utiliser comme base de calcul.
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Calcul annuel : Revenus annuels estimés=Montant investi×Taux de distribution
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Conversion mensuelle “équivalente” : Revenu mensuel estimé = Revenus annuels estimés /12
Ce n’est pas un “loyer mensuel” garanti. Beaucoup de SCPI versent par trimestre, via des acomptes.
Étape 3 — Ajouter les délais de jouissance (sinon la première année est faussée)
Les délais de jouissance créent souvent un décalage entre la date de souscription et le début des revenus. Concrètement, votre année 1 peut être partielle.
Dans une simulation loyer SCPI, vous faites deux chiffres :
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revenus “année pleine” (12 mois théoriques)
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revenus “année 1” corrigés du délai
Étape 4 — Tenir compte de la commission de souscription et de la durée de placement
La commission de souscription réduit le capital réellement exposé au rendement au départ. C’est pour ça qu’on raisonne en durée de placement de l'investissement.
Deux réflexes simples :
-
ne pas juger une SCPI sur quelques mois
-
comparer des scénarios sur plusieurs années, pas uniquement “revenus année 1”
Exemple simple (chiffres fictifs, pour comprendre)
Supposons :
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montant investi : 10 000 €
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taux de distribution : 5%
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délais de jouissance : 4 mois (donc 8 mois payés la première année)
Calcul :
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revenus annuels “année pleine” : 10 000×0,05=500€
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équivalent mensuel : 500/12≈41,67€
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revenus année 1 (8 mois payés) : 500×8/12≈333,33 €
Ce bloc donne un ordre de grandeur. Dans la vraie vie, le versement dépend des acomptes et des décisions de la société de gestion, et le capital peut varier.
Simulation SCPI crédit : estimer revenus, mensualité et reste à charge
Une simulation à crédit sert à voir deux choses, en euros : les revenus attendus, et ce que vous payez chaque mois. Vous évitez ainsi les projections trop optimistes, surtout la première année, car les revenus démarrent souvent après un délai.
Pourquoi faire une simulation à crédit
Le crédit permet d’acheter des parts sans mobiliser tout votre capital au départ. En échange, vous payez des intérêts. La bonne approche consiste à mesurer l’effort d’épargne mensuel et à vérifier que votre budget tient même si les revenus baissent.
Quoi renseigner dans un simulateur
Pour une projection propre, notez :
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Le montant emprunté et la durée
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Le taux du prêt
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Le montant investi au total
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Le taux de distribution retenu pour l’estimation
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Le délai de jouissance
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Les frais de souscription, si vous les intégrez dans votre calcul
Un bon outil laisse modifier ces paramètres. Si tout est figé, le résultat sert surtout d’illustration.
Calcul simple : revenus, mensualité, reste à charge
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Mensualité
Récupérez-la via votre banque ou un simulateur de prêt. -
Revenus estimés
Base annuelle : Revenus = Montant investi × Taux de distribution
Puis ajustez la première année si un délai de jouissance s’applique. -
Reste à charge mensuel
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Revenu mensuel “équivalent”=Revenus annuels/12
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Reste à charge = mensualité − revenu mensuel “équivalent”
Ne mélangez pas brut et net. La fiscalité peut changer le résultat, parfois beaucoup.
Points à vérifier avant de signer
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Début des revenus : vous payez les mensualités avant de toucher les distributions si un délai existe
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Revenus variables : une baisse du taux de distribution augmente votre effort d’épargne
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Valeur des parts : elle peut baisser, donc perte en capital possible à la revente
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Revente : elle peut prendre du temps selon le marché
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Durée : ce type de montage se pense sur plusieurs années, pas sur le court terme
Simulation en nue-propriété : pas de revenus immédiats, logique différente
En nue-propriété, vous n’achetez pas de revenus. Vous achetez des parts avec une décote, en échange d’une période sans distribution. Donc la “simulation loyer” ne se fait pas comme en pleine propriété, car il n’y a pas de revenus pendant la durée du démembrement.
Rappel simple : comment ça marche
Le principe est le démembrement.
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L’usufruitier touche les revenus pendant une durée fixée à l’avance.
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Le nu-propriétaire achète les parts moins cher, puis récupère la pleine propriété à la fin.
Durant la période, votre objectif n’est pas un revenu régulier. Votre objectif est la reconstitution de la pleine propriété à terme.
Ce que vous devez simuler (et ce que vous ne devez pas simuler)
À simuler :
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Le prix d’achat décoté
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La durée du démembrement
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La valeur visée à la fin (avec une hypothèse prudente)
À éviter :
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Une estimation de revenus annuels pendant la période, car ils ne vous reviennent pas
Vous pouvez aussi comparer deux stratégies sur le même budget : achat en pleine propriété vs achat en nue-propriété, en gardant la même durée.
Méthode de simulation en 3 étapes
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Fixer le budget
Votre montant investi. -
Appliquer la décote
Exemple de logique : si la décote est de 30%, vous payez 70% de la valeur de référence.
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Prix décoté = Valeur de référence×(1−Décote)
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Projeter la sortie à terme
Vous posez une hypothèse sur la valeur de la part à la fin. Trois options simples :
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Valeur stable
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Valeur en baisse
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Valeur en hausse limitée
Ensuite, vous regardez l’écart entre votre prix d’achat décoté et la valeur à terme. C’est le cœur de la simulation.
Exemple chiffré pour comprendre (chiffres fictifs)
Hypothèses :
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Budget : 10 000 €
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Décote : 30%
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Durée : 10 ans
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Valeur de part à terme : stable
Si la valeur “pleine” à terme reste la même, vous avez payé 70% pour récupérer 100 % au bout de 10 ans. La performance dépend ensuite de l’évolution réelle de la valeur des parts et des conditions de marché.
Point à garder en tête : la valeur peut baisser, donc perte en capital possible, même en nue-propriété.
Simulation via assurance vie : ce que ça change sur vos revenus et vos frais
Acheter des parts via une assurance vie change surtout deux choses : la façon dont les revenus sont traités dans le contrat, et la structure de frais. Donc, si vous faites une simulation, vous ne reprenez pas exactement les hypothèses d’un achat en direct.
Ce que vous cherchez à estimer
Dans une simulation, vous visez :
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Le montant investi sur le support SCPI
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Les revenus attendus sur l’année
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L’effet des frais du contrat sur le résultat
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Les conditions de sortie, car elles varient selon l’assureur
Revenus dans le contrat : deux cas fréquents
Selon les contrats, les revenus peuvent :
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être reversés dans le contrat (souvent en restant investis)
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ou être versés sur le fonds en euros ou un autre support, selon les options
Dans les deux cas, votre estimation part du taux de distribution, mais le “net perçu” dépend des règles du contrat.
Frais : ce que votre simulation doit intégrer
Vous pouvez avoir, selon les contrats :
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des frais de gestion du contrat
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parfois des frais d’entrée sur les unités de compte
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une part des frais propres au support SCPI
Résultat : deux placements avec le même taux de distribution peuvent donner un résultat différent selon l’enveloppe. Si votre outil ne permet pas d’entrer les frais, faites une simulation “brut”, puis corrigez à la main.
Points à vérifier avant d’investir via assurance vie
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La liste de SCPI disponibles dans le contrat et leurs conditions
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Le délai avant de pouvoir revendre, s’il existe
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Les modalités de valorisation et de passage d’ordres
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La cohérence avec votre horizon de détention
Enfin, gardez en tête que la valeur des parts peut baisser. Une simulation reste une estimation, pas un engagement de résultat.
Comment choisir un bon simulateur SCPI (et éviter les pièges)
Un simulateur sert à tester des hypothèses. S’il masque les frais ou le délai de jouissance, il donne une projection trompeuse. Votre but est d’obtenir une estimation simple, avec des paramètres que vous pouvez modifier.
Les critères à vérifier avant de vous fier au résultat
Un bon simulateur vous laisse saisir ou ajuster :
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Montant investi
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Taux de distribution utilisé pour l’estimation
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Frais de souscription et frais récurrents si l’outil les gère
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Délai de jouissance et date de souscription
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Horizon de détention, avec une sortie prévue
S’il affiche une fourchette (scénario bas, moyen, haut), c’est un plus. Sinon, faites la fourchette vous-même en changeant le taux retenu.
Vérifier la source des données
Quand un outil affiche un taux de distribution ou un prix de part, regardez d’où ça vient.
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Idéalement : documents de la société de gestion (bulletins, rapports)
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Sinon : agrégateurs et comparateurs, à recouper
Si la source n’apparaît pas, considérez que le chiffre sert d’illustration.
Signaux d’alerte d’une simulation “trop belle”
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Un seul scénario, sans variation possible
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Aucune mention des frais
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Pas de délai de jouissance
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Un “revenu mensuel” présenté comme fixe
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Zéro rappel sur le risque de perte en capital
Un outil peut être utile même s’il est simple, tant qu’il vous laisse corriger les hypothèses.
Risques, fiscalité et horizon : ce que votre simulation doit rappeler
Une simulation sert à estimer un ordre de grandeur. Elle ne transforme pas un produit d’investissement en revenu fixe. Avant de vous arrêter sur un chiffre, vous devez intégrer trois réalités : les revenus peuvent varier, la valeur des parts peut bouger, et le net dépend de votre fiscalité.
Risque de perte en capital et revenus variables
Une SCPI peut distribuer moins d’une année sur l’autre. Et le prix de part peut baisser. Si vous revendez à ce moment-là, vous pouvez subir une perte en capital.
Gardez aussi en tête le temps de revente. Vous ne récupérez pas forcément votre argent en quelques jours, surtout si le marché ralentit.
Sources : aucune (rappel général, pas de donnée chiffrée).
Durée de détention et cohérence avec votre objectif
Les frais de souscription pèsent surtout au début. Plus vous restez investi, plus leur impact se dilue. C’est pour ça qu’une simulation doit toujours afficher une durée, pas juste un “revenu annuel”.
Si votre objectif est un complément de revenu rapide, vérifiez le délai de jouissance et la périodicité des versements. Si votre objectif est patrimonial, vous pouvez accepter une montée en charge plus lente.
Sources : aucune.
Fiscalité : pourquoi le net peut changer le résultat
Le revenu estimé par un simulateur est souvent un brut. Ensuite, le net dépend de la façon dont vous détenez vos parts :
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En direct : imposition selon votre situation sur les revenus perçus
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Via assurance vie : règles du contrat et fiscalité propre à l’enveloppe
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À crédit : vous devez mesurer le net après impôt et après mensualité
Si vous voulez une simulation utile, faites toujours deux lignes : brut estimé et net estimé (même approximatif). Sinon, vous comparez des chiffres qui ne veulent pas dire grand-chose.
FAQ — Simulation loyer SCPI
Quel simulateur utiliser pour estimer des revenus ?
Choisissez un simulateur qui vous laisse modifier le montant investi, le taux de distribution, les frais et le délai de jouissance. Sans ces réglages, vous obtenez un résultat générique. Et si la source des chiffres n’apparaît pas, recoupez avec les documents de la société de gestion.
Pourquoi je ne touche rien au début ?
C’est souvent lié au délai de jouissance. Entre la souscription et le début des distributions, il peut y avoir plusieurs mois. Une simulation sérieuse corrige la première année, sinon elle surestime vos revenus.
Comment simuler un achat à crédit ?
Vous calculez trois éléments : la mensualité, les revenus estimés, puis le reste à charge. Ensuite, vous testez un scénario avec une baisse des revenus pour voir si votre budget tient. Faites aussi la différence entre brut et net, car l’impôt change le résultat.
Comment simuler une nue-propriété ?
En nue-propriété, vous ne simulez pas un “loyer”, car vous ne touchez pas de revenus pendant la période. Vous simulez la décote à l’achat, la durée, puis une hypothèse de valeur à terme. Le résultat dépend surtout de l’évolution de la valeur des parts.
Le taux de distribution est-il garanti ?
Non. Il varie selon les loyers encaissés, les charges, les arbitrages, et la politique de distribution. Utilisez-le comme base de travail, puis testez une fourchette de scénarios.
Peut-on perdre de l’argent avec des parts de SCPI ?
Oui. La valeur des parts peut baisser et vous pouvez revendre moins cher que votre prix d’achat. Les revenus peuvent aussi diminuer. Une simulation doit donc afficher une part de risque, pas seulement un rendement.
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